En cette seconde journée du Festif!, les éléments se sont déchaînés et l’univers a testé nos capacités d’adaptation. De la pluie froide aux grandes chaleurs, nous avons tout bravé pour assister aux spectacles bucoliques de Charlevoix, et ce, dans un contexte où il était impossible de boire sa bière vraiment froide et impossible de manger ses saucisses vraiment chaudes.
Par Élise Jetté, Mathieu Aubry, Marielle Normandin et Catherine Guay
La première chose qu’on vit en se réveillant dans une tente suffocante à odeur aigre-douce, c’est apercevoir un grand fessier (celui de notre collègue), échoué sur un matelas de sol avec pour seule couverture un crewneck de Brown. Dépourvu d’oreiller, l’homme-déchet ronronne dans la quiétude du camping.
Après avoir découvert les meilleurs scones de l’univers au Café Charlevoix, on se rend au quai sous la pluie bipolaire pour notre premier spectacle de la journée: Louis-Jean Cormier.
Constatant la présence d’un public massif malgré la pluie, Louis-Jean questionne celui-ci afin de savoir quelle drogue le rend si apte à tolérer le mauvais temps: «Le Festif!, c’est des hippies sul mush», dira-t-il.
Devant nous, ce gars-là se paye la traite: il se ramène une version audio complète du spectacle. Il filme même pas. Un gars qui vit dans le passé…
Également dans le passé, LJ se gâte avec des tounes de Karkwa, dont Le pyromane, à son plus grand bonheur et au grand bonheur d’un gars qui crie entre chaque toune: «UN RETOUR DE KARKWA SVP».
Il terminera en remerciant tout le monde, mais surtout les filles qui se sont présentées avec des t-shirts blancs.
Surprise, ensuite! Peter Henry Phillips donne un show au bout du quai sous un soleil radieux et devant une marée haute. Seulement une apparition surprise de Dobacaracol aurait pu accoter la symbiose mer-ciel.
Durant une pause entre deux chansons, sa fille de quatre ou cinq ans s’approche pour lui faire un câlin et lui donner de l’eau, détrônant ainsi Saratoga au top des affaires les plus cutes qui existent.
Une foule compacte sur la rue Saint-Adolphe nous accueille au show de Beyries qui se déroule sur le balcon d’une certaine Jacqueline. La rue, supposément fermée à la circulation ne l’est pas vraiment et on se retrouve pris au piège avec notre voiture. «Non», répondront tous les habitants du coin à la question «Puis-je me stationner ici?» Une sympathique fille nous laisse mettre la voiture dans un endroit exigu formé de pièces de bois. On se croirait chez Rona. Ici la crise du bois d’oeuvre ne frappe pas.
Finalement, on voit plus de têtes que de Beyries, mais c’est toujours aussi envoûtant. Un enfant perdu ira réclamer une mère au micro. L’histoire ne dit pas combien de femmes ont réclamé l’enfant.
Par la suite, nous nous rendons au Saint-Pub pour faire déguster les bières du terroir à We Are Wolves. Une discussion qui portera surtout sur l’étymologie des mots latins. Vidéo à voir sur Feu à volonté la semaine prochaine.
La pluie nous happe autant que Batlam sur une piste cyclable et nous tentons de rejoindre Lydia Képinski pour lui servir la superficie de Paul Cagelet en saucisses. Comme tous les artistes de la relève, elle a faim. Elle engloutit le plat comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Comme il fait chaud et qu’on ne peut obtenir de bière à la bonne température depuis 2 jours, nous sommes proactifs et nous nous soulageons comme nous pouvons.
Il pleut beaucoup. Nous préparons donc l’arche en cas d’inondation. Le test drive est concluant.
Au dépanneur, on réalise avec soulagement que 2Frères joue pas au Festif!, mais…
Au camping, nous sirotons quelques bières, fraîches cette fois, en écoutant la tête d’affiche Xavier Rudd qui se produit sur la scène à quatre kilomètres de nous. Une expérience sensorielle hors du commun.
On rencontre ensuite ce gars-là qui propose de nous percer le nez avec une punaise et un peu de vodka. Un gars qui sait accommoder les touristes.
À la scène Sirius XM, on danse et on crie sur We Are Wolves. On trashe en douceur et, on regarde pas à la dépense: on lance des Écocup qui valent tous deux dollars. #richesse
Dans le sous-sol de l’église, les Dales Hawerchuk transpirent l’expérience. Un show réussi. Quand y’a du body surfing entre les tounes, c’est signe que ça marche bien. Un autre indice valable: les paramédics qui arrivent pendant Mais où est donc carnior? pour vérifier que tout est correct. C’est très rock.
À la scène Radio-Canada, Karim Ouellet, maintenant blond, fait son show avec cette nouvelle allure de Sisqo. Un beau prince qui enchaîne surtout des vieux classiques de Fox. #nostalgie
Qualité Motel, pas mal meilleur que Valaire, nous groove la fin de soirée. On a l’impression d’être dans une discothèque. Le plancher de danse take over la scène et la sécurité s’inquiète que ça finisse comme le show de Migos au FEQ. Gros moment de virtuosité quand on entend Think Of You de Gregory Charles. Rouge FM peut aller se rhabiller.
On finit ça pas en beauté, au sous-sol de l’église, avec un Xavier Caféïne qui a hâte que ça finisse pour retourner à l’Esco. On découvre que ce sont uniquement les chansons connues qui sont agréables. Confus, Xavier demande l’aide du public: «J’ai-tu pris de la MD ou de la kétamine? Ça vient de kicker in».
Notre deuxième soir se termine dans la tente-palais MEC avec un paquet de saucisses crues, un gin-tonic et de la moutarde.
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