Larlo

L’année au Témiscamingue

Indépendant

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Samuel L.-Audet joue de la guitare et de ses cordes vocales pour le groupe Tendre. Larlo, c’est quand L.-Audet décide de se faire plaisir en solo. L’année au Témiscamingue est le titre de son premier album, paru la semaine passée. Pas de traces d’une section de mouches noires (j’ai vérifié dans les crédits), seulement une pop lourde de distorsion psychédélique.

«Tu es jeune et faible/Mais emmène-moi» – Souffle grave

Ce qui m’accroche dès le départ, c’est la voix. Toutes les paroles sortent de la caverne d’Arlo. Il n’hésite pas non plus à rejoindre les hauteurs pour creuser des vallées à coups de changements de registres. Le résultat est extrêmement théâtral. L’exagération sans fausses notes. Un flirt maîtrisé entre agréable et dissonant. Il oscille entre le mélodique et la proclamation terrifiante. J’ai rarement entendu parler de vacances de manière aussi dramatique que sur la pièce… Vacance.

Un des déclencheurs d’écriture aurait été le diagnostic d’Alzheimer de sa grand-mère. Aucune allusion claire. Les seuls indices prennent la forme de textes qui dépeignent un monde inquiétant et frivole. Tapi dans l’ombre ou derrière un accord, le malheur guette.

«Couché dans tes moments simples, je ne partirai pas» – Cheville blanche

La légèreté du chant de Lilah Mercader, sa coéquipière de Tendre, insuffle un peu de fragilité au tout. Sa désinvolture éthérée contrebalance parfaitement le baryton du premier. Durant Vacance, Mercader réalise des vocalises dont on se rappelle instantanément. Même phénomène avec le riff lent de Souffle grave. Je me suis mis à siffler les mélodies après seulement une écoute. Je crois que j’ai gossé mon entourage au courant des derniers jours.

J’ai réécouté plusieurs fois, avec engouement, la galette dans son entièreté. Comme ses cris discordants sur Tu te changes, l’artiste de Montréal a le secret d’un maléfice musical terriblement efficace. Larlo est un mélodramatique tranquille, l’excès d’émotion donnant de la gravité à tout le projet. Il a produit une pop garage qu’il dirige avec comme un bluesman excentrique. Difficile de résister.

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