Ayant maintenant une étiquette de montréalocentriste accolée à ma petite personne pour le reste de ma vie à la suite à mes aventures d’hier, je décide de me rattraper et de retourner découvrir Québec en journée. Le touriste en moi, tanné après 20 minutes des touristes pas en moi, décide finalement d’aller se bencher plus tôt que prévu initialement près de la scène Fibe, question de découvrir Québec via ses artistes à la place. Ça fait plus professionnel de même anyways…
Ma soirée commence donc à 17 h avec le groupe pop Émeraude à la scène Fibe. Le quatuor de Québec vient y présenter plusieurs nouvelles chansons qui, si j’ai bien compris, sortiront ou seront enregistrées en septembre. Au final, je peux pas mal juste vous annoncer clairement que vous pourrez voir du nouveau contenu du band passer bientôt si vous êtes fans. Sinon, pour ce qui est du show en soit, je trouve qu’il prend un peu de temps à bien démarrer, mais les dernières chansons, plus funky, s’avèrent solides. On a même droit à un moment de pyrotechnie en conclusion alors que le bassiste du groupe tape des feux de Bengale allumés sur son instrument et sur celui du guitariste. Un moment qui compense largement pour la fin de Metallica que j’ai manquée hier…
C’est ensuite à Mauves de prendre part à l’aventure FDLSECDQ! Les gars, qui n’ont pas trop trop l’air sur la poudre, quoi qu’en dise leur compte Facebook, semblent en pleine forme. Multipliant les interventions un peu fuck all et donc bien à mon goût sur les lunettes de Julien Déry, ils se permettent également de jouer de la musique tout ce qu’il y a de plus «folk et électro», comme nous l’apprend la description du «radio-roman» de Bell à côté de la scène. À un certain moment, une intro de toune nous fait hésiter et divise mon groupe d’amis: certains se mettent à chanter Black Betty d’un band dont tout le monde a oublié le nom, alors que je privilégie plutôt Dégénérations de Mes Aïeux. Multipliant les solos acérés et se passant bien la balle, Déry et Alexandre Martel leadent leur perfo vers la gloire, surtout avec leur finale de feu. Au final, c’est le genre de show qui donne le goût de fumer des battes dans un show de métal à Rimouski.
On se déplace éventuellement vers un cimetière avoisinant pour un prédrink un peu étrange avant de finalement se rendre sur les Plaines où joue à ce moment-là Danny Brown. Oui, il est en train de jouer à notre arrivée, mais c’est sa dernière toune. J’aurai quand même le temps de trasher en débile pendant deux minutes sur Attak de Rustie, chanson qui finit habilement par «Bitch, suck my dick». Meilleure façon de conclure un show, sans même parler après.
Après une attente relativement courte, Gorillaz vient prendre la relève avec tout leur génie et c’est réellement le Damon Albarn show qui débute. L’Anglais a tous les projecteurs et les caméras braqués sur lui du début à la fin et il le rend bien, multipliant les déplacements très théâtraux sur la scène. De mon côté, je tripe dès le début du show alors que ça ne prendra que trois chansons pour qu’on entende ma préférée de Humanz, soit Ascension avec Vince Staples. Sinon, les hits se succèdent, bien mélangés avec le nouveau matériel, sur fond de projections toujours bien réalisées pour ajouter encore plus de mouvement à un ensemble qui aurait pu s’avérer un peu statique dans le cas contraire. Si Albarn, son mélodica et son bassiste bougent pas mal, reste que les percussionnistes et la chorale, judicieusement placés un étage plus haut, ne peuvent pas vraiment le faire.
Éventuellement, la formation arrive au moment d’exécuter Submission et l’on verra sans surprise Kelela et Danny Brown, qui assuraient les premières parties, venir assurer en personne leurs featurings respectifs: un moment assez cool du spectacle.
Semblant finir assez tôt, la bande se permet un rappel, et restera pas mal la seule à l’avoir fait cette semaine sur les Plaines. Si les autres groupes ont préféré exécuter un bloc efficace, Albarn aura sélectionné la tradition et on le lui pardonnera sans problème puisque ce sera vraiment le seul temps mort de la soirée.
Le setlist devient alors encore plus orienté vers les grosses tracks de la discographie du groupe. À Kids With Guns, je me garde toutefois des petites réserves alors qu’il s’agit clairement d’un plagiat de Un enfant avec une arme à feu du très célèbre duo québécois SOS Tandem, hormis le solo de drum très bien exécuté qui viendra la conclure. Suivra Clint Eastwood, chantée sans hésitation par une foule en liesse sur laquelle Albarn lancera plein d’eau. Le groupe conclura finalement juste après par Demon Days, un excellent choix vu la charge émotive qu’il transporte. Si certains seront fâchés de devoir quitter sans entendre Feel Good Inc, il reste que le court spectacle aura été réellement très bon. Je le place dans mon top 5 à vie, aux côtés de Rammstein, Roger Waters, Kikagaku Moyo et Radiohead si je les avais vus.
Question de bien finir la soirée sous une thématique never ending Gorillaz, je me déplace ensuite à La Cuisine, où DJ Laurentia, alias de la journaliste culturelle Catherine Genest, présente un set thématique rempli de remix du groupe anglais. C’est une playlist efficace, bien boostée aux hits funkys et dansants, qui accompagnera donc ma nuit jusqu’aux petites heures!
Citation de la soirée: «On a longtemps pensé changer pour Vidéotron, mais là, le choix est clair; pour nous c’est Bell Fibe.» – Alexandre Martel en commençant le set de Mauves
Programme de la dernière journée de demain: Atsuko Chiba, The Dizzy Brains, Mondo Cozmo, Muse.