Casse-Croûte

Éléphant Rose

Indépendant

****.3

Instagram du Casse-Croûte
Casse-Croûte/Photo: Marc-Olivier « MOB » Brunet

Le Casse-Croûte est de retour avec un EP pas trop rose qui fait un effet boeuf éléphant. Après des années d’acharnement dans les rues de Montréal, le groupe s’offre un 360 marketing en positionnant ses huit nouvelles tracks sur la toile. Un compte Instagram, un Facebook et même un Bandcamp à jour: un de mes rêves se réalise enfin.

Certains pourront dire que j’étais déjà vendue à ce nouveau projet bien avant sa sortie le 2 juin, il est difficile d’ignorer les longues heures passées à écouter le célèbre mixtape acheté dans la rue quand j’étais beaucoup trop jeune pour parler à ces dudes-là (ma mère aurait pas aimé ça). J’y ai pourtant trouvé tout le thugness qui m’habite aujourd’hui. Alors, oui, j’attendais ce projet depuis longtemps et mes attentes ont été comblées par le collectif.

Le Casse-Croûte c’est la force du nombre, l’assemblage des meilleures qualités de tous pour obtenir un produit bien poli, mais pas trop poli. Nous sommes loin des premiers efforts du groupe, nous avons pu suivre les progrès de certains des membres sur la scène rap pour en conclure que le groupe était mûr pour une sortie. Quand l’avocat est prêt, on fait de la guacamole.

Musicalement parlant, les productions achevées au son récent, mais authentique de Djazo, Soda et Daniel Mathieu offrent une cohérence indéniable au EP. On peut détecter une certaine redondance du côté des beats, mais chaque titre porte une identité quand même distincte grâce aux hooks plutôt efficaces. Mention spéciale à la pièce Soleil Noir.


Pour les thèmes, les gars y sont allés avec les classiques rapèsques, le sens de la vie étant au centre des préoccupations. Le mini album commence par les chansons Embryon et Quand j’étais kid. On y aborde les souvenirs d’enfance lointains, l’essence même du Casse-Croûte qui nous éclaire sur ce qu’on connaît d’eux aujourd’hui. «J’étais juste un kid quand j’étais encore l’embryon d’un papillon qui allait devenir fly.»

En plus des partys, de la drogue et des filles (qui sont tout aussi accessoires que les deux premiers éléments), les allusions à l’Église reviennent aussi à plusieurs reprises et une chanson y est même dédiée: Amen. Donc oui, le sens de la vie, l’ombre, l’underground et l’Église sont les thèmes principaux de cet album; le tout enrobé d’allusions alimentaires dont on ne se tanne jamais. La transparence dans les thèmes reste une qualité indéniable du groupe.

Voici mes 3 lines préférées sur l’album:

«On voulait laisser nos traces sans donner nos empreintes.»

«C’est vrai j’suis souvent dans la lune, mais toi t’es dans l’Apollo 13.»

«Y’a trop d’Indiens dans l’rap game, tu peux salute le chef.»

Dans cette vague 2017 de rappeurs solos, j’dois avouer que le nombre l’emporte. Dix têtes valent mieux qu’une diva du rap québ.

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