Pas de budget pour la scène musicale au Québec? Faux! Il suffit de savoir faire preuve de timing! C’est le cas de Philippe B qui lançait officiellement hier, au Centre Phi, son nouvel album La grande nuit vidéo, dans le cadre d’une soirée festive rythmée par des feux d’artifice et une illumination complète du pont Jacques-Cartier… une oeuvre visuelle permanente évaluée à 40 millions de dollars. Il fait pas les choses à moitié, le Philippe!
Pour être raccord avec les feux d’artifice qui allaient clore les festivités de son lancement, Philippe B commence la soirée avec la première toune de son album, Explosion. Il enchaînera ensuite toutes les pièces de son album, dans l’ordre, en prenant quelques pauses de nouveautés pour laisser place à des retours en arrière.
«Content de vous voir en si grand nombre. Je ne vous vois pas vraiment à cause des lumières, en fait. Je ne sais pas à qui j’ai à faire», nous dit d’emblée Philippe B, aussi sceptique que Dominic Maurais par rapport à Alaclair Ensemble. Il nous expliquera ensuite qu’il n’est pas habitué aux vrais shows complets de lancement d’album. «Pour les autres albums, on allait faire le show sur des cobayes en régions avant de faire un spectacle complet à Montréal», précise-t-il.
Interprétant en entier l’album fraîchement sorti, il admet qu’il risque de se tromper puisque plusieurs de ces pièces ne seront jamais refaites en show. «Mais ça devrait pas être si pire. C’est quand même moi qui les ai écrites», nous dit-il, rassurant.
Accompagné de Laurence Lafond-Beaulne et Guido Del Fabbro, Philippe B présente le plus souvent une version dépouillée de ses nouvelles chansons, Yannick Nézet-Séguin étant demeuré à l’extérieur, près du pont.
Parmi les chansons issues du passé, on entend entre autres L’été, une chanson risquée, malgré les 30 degrés ressentis à l’extérieur, parce que «dans deux jours, il va sûrement faire -10.»
Interprétant Cheveux courts, cheveux longs, tirée d’Ornithologie la nuit, Philippe éveille la ferveur d’un fan anglophone qui s’époumone près de mon oreille: «It’s the only thing I understand, cheveux», dit-il. Excellent intermède.
Comme ça reste un lancement, Philippe B remercie une série de personnes importantes qu’on ne nommera pas ici parce que «de toute façon, ils sont tous nommés dans la pochette d’album.»
Il nous offre une version électro de la pièce instrumentale Le monstre du lac Témiscamingue, avant de nous ramener dans les Variations fantômes avec Petite leçon des ténèbres, puis d’enchaîner avec Archipels, issue de l’album homonyme de 2005.
Essayant probablement de provoquer un contraste avec les airs de fête auxquels nous nous attendions pour l’illumination du pont Jacques-Cartier, Philippe nous offre L’amour est un fantôme, «la toune la plus lente» de son répertoire, «ce qui n’est pas peu dire», selon le principal intéressé.
Philippe B fera ses remerciements sur son siège devant la scène, à la guitare, car, assis au piano, les risques de torticolis sont élevés quand on se tourne pour s’adresser au public. C’est ainsi la pièce titre qui termine le tout.
Acclamé autant que Moment Factory, Philippe B revient en rappel et offre son interprétation de Y va toujours y avoir, issue de l’album hommage à Richard Desjardins.
Lisez notre entrevue avec Philippe B ici.
La grande nuit vidéo est disponible ici.
Le pont Jacques-Cartier est supposé être illuminé pour 10 ans encore.