Mathieu s’est assuré de se rendre sans anicroche à Sainte-Thérèse pour la dernière journée du festival: il a pris le bus tout seul, comme un grand. Comme quoi la navette gratuite du festival se sera prouvée utile pour accomplir notre devoir journalistique. CIT Laurentides, nous te sommes collectivement redevables pour ce fier service.
Alaclair Ensemble
J’arrive un peu en retard à la prestation du Alacrew, mais j’avais quand même une bonne raison: un arrêt prolongé au restaurant Arousse. Munis de quelques chèques-cadeaux, deux amis et moi réussissons à acheter pas loin de 80 $ de bouffe et, honnêtement, on se régale. Pendant que le groupe scande les mérites des grillos du BBC, je profite plutôt de ma poutine au shish-taouk garnie du«meilleur poulet au monde» si j’en crois le menu. Des rondelles d’oignons à la bière accompagneront ensuite Ça que c’tait et finalement, je mangerai des baklavas sur Mammifères. Une perfo bien nourrissante de hip-hop plein de saveur qui vient contraster avec les quelques chansons de Rymz que j’ai attrapées plus tôt durant la soirée…
A/S/L
L’équipe de SOIR m’avait invité à la projection du court-métrage A/S/L de Justine Lardeux et je ne me suis pas fait prier pour me présenter au rendez-vous. Et ce, même si Mère Nature se fait un plaisir de me rappeler que je n’aurais pas dû me découvrir d’un fil vu qu’avril n’est pas encore terminé! Projeté dans le même espace que celui de Second Night, A/S/L est un projet qui tombe pas mal dans l’ A E S T H E T I C en termes de visuel et de musique grâce à sa conception virtuelle lo-fi relativement lente. Dans le froid, j’ai un peu de difficulté à tout bien suivre, mais je crois déceler que le film traite de notre relation avec la recherche du grand amour dans une ère où il est bien difficile de détacher la technologie de notre quotidien. Au final, je conclus que c’est fort probablement une bonne vidéo à écouter gelé. Félicitations, encore une fois, à l’équipe de SOIR, en charge du circuit d’arts visuels de Santa Teresa, pour la découverte.
Patrick Watson
L’église me rassure: je sais que le show présenté y sera fort probablement très bon vu mes expériences des deux dernières soirées, mais aussi, je sais qu’il y fait chaud. Un must rendu à ce moment de la soirée. Je m’installe à l’arrière complètement, dans l’une des rares places potables encore miraculeusement libres à moins de 10 minutes de l’arrivée de Watson sur scène. Toujours dans la tournée de promotion de son dernier opus régulier, Love Songs For Robots, il a traîné avec lui comme seul habillage scénique les globes lumineux à froufrous rouges que l’on peut voir sur la pochette. Joli et efficace, surtout que ça fournit décor et éclairage en même temps. Musicalement, Watson et ses Wooden Arms nous présentent surtout les pièces les plus récentes. Le chanteur se permet aussi quelques interludes plus intimes en petit groupe autour d’un simple micro multi-directionnel. C’est donc avec Joe Grass à la guitare acoustique qu’il prend le temps de nous jouer Man Like You et une courte impro dont les paroles lui sont criées par le public. Le chanteur nous présente également une nouvelle pièce, à paraître sur un éventuel nouvel album, le tout sur fond d’explosion (littéralement) de lasers 3D. C’est beau! Je quitte malheureusement tout de suite après et n’assiste donc pas au rappel. J’atteins quand même un taux de satisfaction assez élevé, ayant versé des larmes à quelques reprises.
Second Night
Comme je vous l’avais annoncé durant notre reportage sur le jour 2 du festival, je comptais retourner à l’installation interactive et c’est chose faite. J’arrive sur le site juste à temps pour voir les organisateurs se permettre un petit interlude de la trame musicale plus régulière de la projection et passer des demandes spéciales pour deux filles vraiment motivées qui dansent sans arrêt pendant près d’une demie-heure. On verra donc les avatars danser sur du Migos et du Rihanna pendant cette surprenante, mais efficace passe. Le procédé réussi à attirer quelques regards ahuris de passants et le but semble donc atteint.
Soirée Ragers
Je me présente au HB, salle qui semble normalement être le genre de club où je ne triperais pas vraiment sur la musique ou la crowd. La raison de ma présence: une grosse soirée hip-hop présentée par les gars de Ragers. J’arrive peu après le début, le temps de voir Jake, l’un de membres du groupe, en plein B2B avec le rappeur Billy Eff, ici identifié sous l’alias de Ativan Halen. Assez fort dans les deux camps, le dj set se promène surtout dans le pop-trap assez récent et fait danser la foule sans arrêt. Suivent ensuite les gars de Adhoc, un trio vraiment cool que je découvre avec plaisir. Les deux MCs viennent se placer directement au milieu du public dans une salle bondée pour livrer leur matériel hip-hop, mais fortement marqué par des influences R&B. Le son est super actuel et s’intègre bien avec le reste de la programmation. C’est par la suite Lou Phelps qui prendra la relève. Il présente un set de pièces pop, de rap et de nu-funk enchaînées très rapidement, passant également régulièrement des beats de son frère sans que personne ne semble surpris de la chose. Je quitte pendant son set, exténué de ma fin de semaine de concerts. J’ai tout de même bien hâte de revenir visiter Sainte-Thérèse l’an prochain pour revivre ce festival jeune, vivant et audacieux!