C’était une soirée haute en rebondissements, hier soir, pour la deuxième soirée de demi-finales aux Francouvertes. Deux bands ont en effet REBONDI à l’extérieur du top 3 pour que deux autres artistes rebondissent à l’intérieur. Y’a eu du rebond, c’est pas des farces!
Pour commencer la soirée, l’Ex des Francouvertes Simon Kingsbury entre sur scène en jouant Comme douze, tirée de son plus récent album Pêcher rien. «Cette fois-ci je suis un peu moins stressé. Je pense que la dernière fois je m’en souviens même pas», nous avoue-t-il dès le départ.
Il nous offrira deux nouvelles tounes plutôt que l’unique chanson inédite réglementaire. On a un faible pour la première des deux sur laquelle on peut entendre: «Quand ton corps veut tirer sua plogue pour en finir avec tout ce que tu pensais fuir.» C’est pas jojo, mais c’est joli.
«J’ai des albums à l’entrée, si vous voulez laisser du cash et en prendre un ou juste laisser du cash», dira-t-il à la fin de son set. Le gars a compris comment marchait le métier. On a aussi remarqué que Kingsbury chante souvent avec un seul oeil ouvert (comme sur la photo ci-dessus). On suggère aux candidats d’essayer cette technique qui leur sera peut-être profitable.
Laurence-Anne nous accroche en s’il vous plaît avec Poison, sur laquelle, en solo, elle nous dévoile à nouveau sa voix définie, découpée au couteau, avec un message qui percute.
«Merci d’avoir choisi la musique comme activité et non la chose où on patine sur la glace avec un bâton», nous dira l’auteure-compositrice en accueillant sa ribambelle de musiciens pour la suite des choses.
Parmi ses acolytes, notons la horde de dinosaures en plastique présents sur scène, mais également Naomie, qui est toujours un peu au raz du sol.
Et Étienne qui, outre le fait qu’il joue du vibraphone, est toujours un peu en train de sortir quelque chose de saugrenu pour faire du bruit avec.
Se présentant comme les personnages colorés du jeu Clue, les cinq comparses seront encore plus convaincants que lors des préliminaires tout en conservant les épices du succès: un pied dans la marge côté style et, surtout, une approche et une manière d’interpeler qui est unique.
Le groupe Van Carton, égal à lui-même, offre une prestation au point où l’on mise sur la superposition des bruits pour impressionner. Le saxophone de Félix Petit demeure un élément fort. «Même moi je te trouve bon», dira Guillaume Monette, le chef de la bande.
L’auteur-compositeur félicitera les gens qui ont répondu par applaudissements pour dire qu’ils aimaient la musique ET le hockey: «Vous êtes la race élite qui aimez la culture et le sport.» Soulignant verbalement le fun qu’ils ont eu à participer aux Francouvertes, Monette parlera aussi du peu d’argent qui transite dans les coffres des artistes et du fun qui doit continuer à primer quand on essaie de faire des choses qui sortent de l’ordinaire. On est bien d’accord!
C’est avec sa puissante M’attends-tu que Lydia Képinski commence finalement sa messe dans un silence religieux suivant le déclenchement de l’alarme d’incendie. Et c’est avec une belle leçon d’humilité que l’auteure-compositrice poursuit: «J’étais là, tantôt, et je me disais que c’était une soirée importante. Ils feraient quoi les gens à ma place? Ils sentiraient les lieux. J’ai donc senti le bois des planchers, la tapisserie des murs et j’ai vu une insigne Lion d’Or 1676. Je me suis dit Criss Lion d’Or 1676, ça fait longtemps. La fille au café m’a répondu Ben non espèce de conne, c’est l’adresse.»
Elle livrera ses pièces avec la même poésie et la même intensité qu’on lui connaît. Salutations à sa mère, qu’on a rencontrée entre deux sets et qui nous a confirmé qu’elle chantait dans une chorale. On aimerait beaucoup voir un duo mère-fille dans un avenir rapproché.
Aussi, Blaise Borboen-Leonard, au violon et autres tâches connexes: un animal.
On se voit au Lion d’Or ce soir pour le dévoilement du TOP 3 final!
LE TOP 3 QUI IRAIT EN FINALE S’IL N’Y AVAIT PAS UNE AUTRE SOIRÉE DE DEMI-FINALES:
1- Les Louanges