Mentana au Centre Phi, c’est l’histoire d’un voyage. La première scène démarre sur un gros plan de Yannick Parent aux commandes d’une locomotive qui traverse le désert, alors que des percussions vietnamiennes résonnent au loin.
Un banjo prend le relais et on change de plan pour suivre les cinq autres passagers de ce train. Parmi eux, les personnages principaux, Robin-Joël et Viviane, un couple très attachant que l’on suivra pendant presque deux heures et qui nous fera traverser les États-Unis, le Canada ou encore l’Italie avec leur groupe d’amis. À travers des histoires parfois légères sur le frère de Robin-Joël durant les feux de Fort McMurray, ou parfois plus engagées par rapport à l’actualité en Syrie, le voyage est conté par le narrateur Robin-Joël Cool et sa voix profonde. Le genre de voix que l’on aimerait entendre pendant des heures nous faire la lecture d’un livre-audio.
On remarquera l’attention portée à l’éclairage par le directeur artistique photographique Philippe Dumas. On oscille entre des ambiances de film noir quand la lumière est filtrée par une rangée de stores vénitiens, ou une atmosphère de feu de camp dans le désert quand une faible lueur crépitante projette les ombres géantes de nos six complices.
On reste pour autant dans une production à petit budget et on imagine facilement l’équipe se rendre au Home Depot du coin pour acheter du tape et quelques tuyaux pour monter le décor!
La bande-son, quant à elle, reprend en grande partie les musiques de l’album Inland Desire, mais c’est aussi l’occasion de découvrir quelques musiques originales tout aussi réussies.
Le rappel générique de fin reprend la musique douce et subtile d’Islands and Ruppees, ce qui termine cette soirée en beauté en nous laissant rêveurs. Avec une seule et unique représentation diffusion au Centre Phi, dommage pour ceux qui n’étaient pas là… il n’y a pas qu’au cinéma qu’on peut vivre de belles histoires.