Saltland
A Common Truth
Constellation Records
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Pas loin de quatre ans après la sortie de son précédent album solos, la Montréalaise Saltland revient avec un très fort album intitulé A Common Truth, qui mêle allègrement les instrus tristes, le violon pis les chansons plus pop à la Sarah Neufeld.
Les amateurs de post-rock auront déjà probablement entendu le travail de Rebecca Foon sans même nécessairement le savoir, dans le sens où elle joue pour les pas pires probantes formations Esmerine, Set Fire to Flames et les non moins légendaires Silver Mount Zion. Elle a aussi déjà accompagné Patrick Watson, Colin Stetson, Islands, Land of Kush pis Lesbians on Ecstasy. Fait que, mettons qu’on peut se permettre d’avoir des attentes assez grandes en s’attelant à l’écoute de ses albums solo, parus sous son alias de Saltland, considérant qu’elle est aussi signée chez Constellation Records. Pis comme si c’était pas assez, je peux aussi ajouter qu’on retrouvait des collabos de Stetson, Sarah Neufeld, Richard Reed Perry pis Little Scream sur I Thought It Was Us But It Was All of Us, son premier record paru en 2013.
Moins d’invités cette fois-ci, alors qu’on ne compte que Warren Ellis, un dude qui a joué avec Nick Cave, et Ian Ilavsky (Silver Mount Zion) dans les featurings. Ça reste dans le pas pire intéressant, surtout accompagné de Jace Lasek, qui a travaillé avec les Besnard Lakes, à la production. A Common Truth est donc plus cohérent que son prédécesseur, marqué justement par un travail plus personnel, plus intimiste. Les thèmes traités sont chers à Foon: l’environnement et le réchauffement climatique et ses implications politiques. La musique est froide, aérienne et sombre, souvent lente. Les inspirations sont nordiques à souhait et les fans de musique éthérée à la mode islandaise y trouveront leur compte sans problème.
Pour y aller peut-être plus directement dans mes impressions personnelles, parce que c’est quand même un peu le but d’une critique, je ressors de mes nombreuses écoutes chaque fois assez satisfait. On nage dans un univers peu usité, entre les productions post-rock auxquelles Constellation nous a habitués, et des ambiances électroacoustiques potentes. Je suis particulièrement fan des productions plus sombres comme Light of Mercy (la genre de toune pop à la Fever Ray) ou la pièce-titre A Common Truth.
Le reste est intéressant aussi, mais marque peut-être moins profondément au niveau de l’introspection que je veux retrouver dans ce type d’écoute là. Je pense qu’au final, le principal défaut de l’album réside au niveau des enchaînements trop brusques entre les pièces. Des fondus enchaînés auraient été de mise pour mieux raccorder un peu tout ça et nous conserver dans un mood optimal. Je recommande surtout pour: un trip en char sur une route fucking brumeuse, une soirée à la maison avec de la pluie ou après la mort d’un joueur cool dans un GN, mais genre juste avec Magnolia sur repeat.