C’est autour de la mi-mars que cet événement triple-prestation est apparu dans mon fil Facebook. J‘entamai donc de profondes recherches sur cette salle de spectacle qui semblait être de type underground slash déco de fausses plantes slash «on peut tu fumer en dedans icitte?!?» slash taux d’humidité ambiante à 80 %. C’est là que je me suis dit: «je vais enfin assister à mon 3e spectacle de Le Trouble, bière locale à la main (le terroir demeure très présent dans l’Ouest de l’île) et regardant les dance moves de cette West Side crowd.» Retour sur le show de Le Trouble, Sweat et Future Peers le 31 mars dernier au The B.O.G.
The B.O.G. est une «salle» de spectacle qui accueille hebdomadairement moult bands indies (indés pour les intimes). Je mets salle entre guillemets, car c’est plus comme le sous-sol de tes parents qui habitent à Blainville pis qui ont décidé de se partir un quelque chose de «post-gardiste». L’éclairage ajoute le cachet artsy et le chemin pour s’y rendre ajoute le cachet «je-sais-pas-où-c’que-chuis-mais-j’aime-bin-ça».
C’est sous la pluie battante qui revole sur mes pointes de cheveux, les lunettes sans essuie-glaces (mes collègues porteurs de lunettes comprendront le struggle) et avec mon manteau fucking pas imperméable [c’est pas si pire, mais je dis ça pour rajouter un effet dramatique et un peu de piment fort à mon texte [S\O à Normand Brathwaite]] que je me rends à Saint-Henri. J’arrive devant le B.O.G, je vois quelques trentenaires au look mouillé dont Michael Mooney, chanteur de Le Trouble, qui m’explique comment me rendre à cette petite salle.
En gros: Faut entrer par la porte qui ferme pas, monter les 32 marches, marcher tout le long du corridor (environ 20 mètres de bois franc défraîchi avec odeur de vieille smoke), tourner à gauche (on sait pas trop où, mais faut tourner à gauche un moment donné), descendre deux paliers de marches. L’éclairage change soudainement, ça commence à sentir le pot, pis après ça tu vas arriver devant une porte noire.
Arrivée devant la porte, je sais pas si je suis au bon endroit. Je pousse sur la porte et j’entre finalement dans le domaine. Un gars assis à un mini pupitre qui m’arrive aux genoux m’accueille, gros sourire au visage.
Les trois membres du band montréalais Sweat sont présentement sur la scène. Comment j’ai découvert ce band? En stalkant leur MySpace pis leur Hi5. Je suis aussi allée sur YouTube, question de voir quelques vidéos pertinentes. Y’avait une vidéo où on retrouvait le band complet (d’habitude y’a une fille dans le band, mais était pas là au show) dans une salle de type radio étudiante. Instruments en mains, ils jouent en symbiose, la fille est debout sur un sofa une place, pis les gars sont en contrôle de tous leurs cheveux nombreux.
Finalement, sur la scène, y’a pas se sofa, personne debout sur des meubles et pas vraiment de cheveux. Cela dit, les trois dudes ne me déçoivent pas côté contenu musical et performance.
Voici quelques observations semi-cocasses:
Je remarque une mini estrade sur le côté de la salle ainsi qu’un sofa deux places situé côté jardin de la scène. Y’a une petite fenêtre d’environ 2 pieds par 2 pieds avec BAR écrit en néon à côté. Original et discret. Parlant de discret, il y a une seule toilette, pis y’a juste constamment des gens en attente. L’attente est similaire à celle de L’Avenue du plateau un dimanche matin.
Au tour de Le Trouble qui commence après un dégagement de scène rapide et efficace de Sweat. Ils commencent avec How Was I To Know? qui passe relativement beaucoup en ce moment à CHOM FM.
Mes tympans shakent pas mal, je me dis que je devrais probablement me procurer des bouchons à oreilles qu’on retrouve justement en vente dans une distributrice à côté des toilettes, mais je préfère définitivement garder mon 2 $ pour me payer un shot de Jagger plus tard au Peel Pub: l’inventaire des priorités est fait.
Je dois dire que j’aime vraiment les moves de Michael. J’aurais aimé que vous y soyez tous avec moi. C’est une danse du Moyen Âge mélangée avec des moves à la Ian Curtis pis des interactions physiques avec la foule. Je le verrais solide reproduire la scène de John Travolta et Uma Thurman dans Pulp Fiction.
Ils enchaînent avec Vampires, White Knuckles et Call You Out. C’est avec Mission Bell qu’ils finissent leur set plus tôt que prévu, dû à la perte de voix de Michael. Voici ses dires: «What a fucking joke! I did it the octave down like a drunk hobo!»
Pour la courte attente entre les deux bands, le MC de la place décide de mettre un bon petit Careless Whisper pas piqué des vers. Tsé là, la fameuse toune au saxophone sensuel et répétitif. Ouais, celle qui passait souvent à Rock Détente en 1985. Souviens-toi, jeune mélomane!
Finalement, Future Peers embarque sur scène, munit d’un néon bleuté où on peut lire le mot «PEERS». Ce band au style médiévalo-futuristico-golden-figure-white-pants-funky-shoes commence à performer et fait danser plus qu’un bon vivant spectateur.
Ils veulent que leur musique sonne comme de la musique du futur (je fais juste citer). En guise de conclusion (j’aime introduire ma conclusion), je vous conseille à tous d’aller voir un show dans cette salle. Votre chandail va sentir vos lendemains de partys de cégep aux Foufs et vous pourrez vivre l’expérience de commander une bière dans une mini fenêtre à volets!
Ton article est très très bien
On était sur place avec toi et feeeelait la place
xxoo