Jean-Michel Blais & CFCF

Cascades

Arts & Crafts

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CFJM

Après avoir marqué mon année 2016 avec son album Il, Jean-Michel Blais nous revient avec un nouveau projet, unissant ses forces au producteur Michael Silver, alias CFCF. Les deux nous offre un EP, Cascades, qui unit allègrement néo-classique et influences électroniques variées.

Le mix peut surprendre au premier abord. Mettons que c’est pas tous les jours qu’on tombe sur un record qui combine piano néoclassique et électro chill. Pour la défense de l’idée, on peut quand même accorder à CFCF son immense versatilité: le gars a fait autant de l’ambient que des prods house plus balearic dans les dernières années. Cascades est donc tout simplement un nouveau volet sonore dans son cv déjà bien rempli.

Pour définir le mood de l’album, je vous invite tout simplement à réécouter l’extrait Nostos, tiré de Il. On y présentait déjà une intrusion électronique bien ficelée, cette fois-là avec Buffalo aux prods. Mais la beauté de Cascades, c’est de justement ne pas s’y cantonner. Après une introduction somme toute classique sur Hasselbald 1, on estg surpris par une réinvention minimaliste à la Steve Reich sans complexe sur Two Mirrors. Les successions surprenantes s’enchaînent de la même façon sans arrêt pendant 30 minutes. Soulignons tout de même que certains moments restent peut-être plus entendus ou tout simplement moins révolutionnaires, et je pense ici principalement à Hypocrite: une pièce efficace, mais sans grosses surprises.

Cascades se veut donc vraiment une collaboration: les deux artistes ne s’enterrent jamais dans les productions et les deux se mettent en valeur. Silver, surtout, maîtrise l’art, par ses productions toujours subtiles, de magnifier le jeu de Blais. Le second, toujours rapide et efficace, quoique peut-être moins soigné qu’à l’habitude, lead avec force. En fait, mon principal commentaire négatif réside plutôt au niveau purement structurel de la production. Si, comme je le disais plus haut, les pièces surprennent lorsque écoutées l’une à la suite de l’autre, il reste que le lien entre elles peut sembler parfois ténu. Les styles variant, le fil conducteur, si l’on oublie tout simplement le concept de collaboration, semble assez discret.

Il ne faut donc pas chercher plus loin qu’un simple EP collaboratif entre deux musiciens, mais la production témoigne tout de même d’une grande maîtrise musicale et d’une belle capacité d’écoute et de composition en duo. Après avoir manqué le concert de la Red Bull Music Academy de 2016 ayant donné naissance à l’album, je continue d’espérer pouvoir éventuellement assister à une performance live de Blais et CFCF. Une démarche qui doit essentiellement donner encore plus de profondeur à l’ensemble, j’ose croire.

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