Ramzi
Phobiza « Dia » Vol. 1
Total Stasis
***1/2
Après avoir connu un certain succès avec Houti Kush, lancé en 2015 sur la très fly étiquette vancouvéroise 1080p, la Montréalaise Phoebé Guillemot rapplique avec un nouveau bébé, toujours aussi weird et actuel.
Un album de RAMZI, ça sonne toujours un peu comme une fin de soirée au Moonshine, quand le LSD commence à fade out, mais que t’essayes quand même de continuer à danser sur les tounes d’afrobeat qui passent. Le dance floor devient de moins en moins peuplé, l’écho rentre tranquillement pas vite dans le hangar, pis toi t’es juste un peu mêlé pis tu comprends plus ou moins où tu es.
L’album décline un assez cool mélange de deux des tendances les plus intéressantes du moment en musique électronique, soit le sampling afrobeat susmentionné pis le vaporwave. On ressent autant des influences caribéennes qu’haïtiennes et même vaguement arabes sur certaines formes harmoniques dans un blend qui reste avant tout de la muzak pure et dure. Le tout sur un fond downtempo de jungle exotique et profonde. Au final, tout sent le mystère, surtout quand tu te lances dans les incompréhensibles incantations chamaniques, ou autre, vu qu’on comprend pas les paroles anyways, tsé, de la conclusive Balanimentra.
Mais je pense qu’au final, le plus cool dans ce nouvel album de Ramzi, c’est que la musicienne sache aussi bien se renouveler et nous déboussoler autant à chaque rencontre. On feel une belle liberté de création à l’écoute de ses différentes parutions, pas mal dans l’esprit de l’étiquette Total Stasis. Rappelons que c’est avec le label montréalais qu’elle avait publié son premier simple Etwal Timoun (2013) avant d’y revenir récemment pour ses derniers albums.
Un beau trip donc qui respire le voyage, la culture internet et pis le bon goût. Un métissage sur pas mal tous les points en gros qui vient répondre à la question que tout le monde se pose en se levant le matin: ça écoute quoi, un hipster qui aime l’électro?