À la grande surprise de tous, je suis allée voir Trapped, le projet de Dear Criminals mis en scène par Jérémie Niel à l’Usine C. J’ai vécu une montagne russe d’émotions. En tout cas, la créativité, ils l’ont pas volée.

Chers criminels,

Après votre prestation en collaboration avec les étudiants de l’UQAT (et leurs projections 3D au FME) et votre spectacle regroupant une chorale de jeunes de l’école Joseph-François-Perrault, la barre était haute pour la suite des choses, même si j’avais aucune idée de ce dont il serait question à l’Usine C. J’y allais sans attente, en tout cas, je pense. Une chose est sûre, c’est que j’y allais avec une connaissance de base de l’ampleur de vos projets et de l’énergie dont vous êtes capables.

Dear Criminals/Photo: Catherine Guay
Dear Criminals/Photo: Catherine Guay

D’abord, mon entrée en salle me surprend. Une structure cubique pouvant contenir des humains trône au milieu de la salle. Quelques spots ronds et clairs illuminent le périmètre du plancher, ce qui me pousse à faire le tour. Au moment où je constate l’équilatéralité de la structure, les lumières s’estompent et des vidéos sont projetées sur les toiles souples qui couvrent chacun des côtés. Évidemment, vous connaissez chacun de ces détails, car le tout semble astucieusement calculé. Une quinzaine de minutes s’envolent sans que j’aie de vos nouvelles. Vos invités sont plongés dans l’attente, mais surtout dans l’analyse. Je passe donc le quart d’une heure à imaginer la suite des choses, à regarder les réactions autour de moi, à essayer de capter l’une de vos silhouettes dissimulées, mais surtout à vivre l’angoisse grâce à un build up sonore des plus intenses.

Dear Criminals/Photo: Catherine Guay
Dear Criminals/Photo: Catherine Guay

Le temps des fleurs retentit avec l’intensité qu’on vous connaît. Les projections font de nous des êtres captifs, rivés sur vos gestes et ceux des interprètes Francis Ducharme et Jamie Wright. Les pièces s’enchaînent fluidement et vous savez retenir l’attention de tous. Par vos réarrangements sonores, mes chers, vous réussissez à m’égarer malgré mon oreille habituée à votre son et vos mélodies.

Dear Criminals/Photo: Catherine Guay
Dear Criminals/Photo: Catherine Guay

Les transitions s’effectuent en subtilité, et nous y trouvons un certain confort, jusqu’à la chanson Thorns & Spades où s’intègre le Choeur de la serre. Votre sensibilité, je l’adore, mais cette petite couche de communauté au sein d’un petit public me fait craquer. On garde ça entre vous et moi, mais j’ai vraiment versé une larme. Le reste du show s’enchaîne à merveille.

J’espère le retour du choeur, imaginant Fuck the Stars comme dernière pièce, et moi qui fond en larmes au milieu de la foule. Vous m’avez sauvé l’humiliation publique, c’est une bonne chose.

Dear Criminals/Photo: Catherine Guay
Dear Criminals/Photo: Catherine Guay

L’intensité s’élève encore d’un cran grâce au duo d’interprètes qui cohabite avec vous dans ce gigantesque gazebo. Une belle dynamique de groupe, comme si ce duo était partie intégrante de Dear Criminals. Le tout évolue parfaitement, sans doute grâce à vos anges gardiens: Benoit Bouchard à la sonorisation et Régis Guyonnet à la conception des éclairages.

Dear Criminals/Photo: Catherine Guay
Dear Criminals/Photo: Catherine Guay

Le spectacle se termine. Et je reste bouche bée. Vous m’avez eue encore une fois. Votre seul crime, est bien celui de maîtriser l’art de l’aventure et de cultiver le désir de vous réinventer. Malheureusement, vous ne pourrez plus cacher votre jeu bien bien longtemps, vos adeptes sont probablement déjà accros.  

Le spectacle Trapped est présenté à nouveau ce soir et demain à l’Usine C. Les billets sont ici.

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