Samedi soir, il faisait fret en ti-pépère, ce qui ne m’a pas empêché de me rendre au Quai des Brumes (ou le Cray des Burnes, pour les intimes). J’ai affronté le froid parce que, de un, on est un explorateur de la faune urbaine montréalaise ou on ne l’est pas, et, de deux, avoir froid c’est bon pour le système immunitaire comme me disait ma mère, quand j’étais jeune, avant de baisser le chauffage.
Trois groupes pas piqués des vers jouaient au QDB pour une soirée signée REC Records. REC qui, comme le stipulait le flyer, est un label de musique lo-fi, potentiellement affilié à Beavis et/ou Butt-head. Lors de cette soirée, on en profitait pour honorer la Burger Revolution de Burger Records avec une soirée dans l’esprit du fameux label californien.
J’arrive un peu fashionably late, donc je manque le goth-wave de Barre. Je m’avance dans un épais nuage de boucane synthétique qui, le saviez-vous?, est faite à base de propylène glycol, un liquide pas vraiment chill qui a entre autres sur son CV le mérite d’être un puissant cancérigène. Mais bref, c’est pas le moment de parler de ça. Si vous voulez en savoir plus, ne manquez pas mon dossier-choc à La Facture.
Sur scène, DEAF s’installe et fait un petit soundcheck. Si vous ne le connaissez pas encore, DEAF est un nouveau duo rock aux accents un peu hardcore garage. Alex est à la guitare et à la voix, Joe est à la batterie. Ensemble, ils font une musique qui se situe quelque part entre Television et DFA1979, un mélange de groove post-punk et d’envolées pas mal heavy métal. Je dois avouer que j’ai un faible pour les duos guitare/batterie, ça coupe dans la bullshit, et honnêtement, le show de DEAF est très divertissant.
Les gars ont une bonne vibe et pas mal d’énergie, Que dire de plus? Ils n’ont pas encore sorti de EP, donc je ne connais pas le nom de leurs tounes, et je ne commencerai pas à essayer de vous expliquer leur musique avec des mots. Je veux pas vous dire comment vivre votre vie, mais allez les voir si ça vous intéresse, ça va sauver du temps à tout le monde.
Après un court changeover de 45 minutes, le public s’amasse devant le stage du Grey des Bou-urns alors que Double Date With Death entre en scène. Je ne suis pas familier avec la musique du trio, même si j’ai entendu leur nom circuler, étant donné que je me tiens à des places. Mes oreilles sont donc complètement vierges de leur son quand le dream-garage-psych-rock de DDWD vient se frayer un chemin dans mes tympans. Je peux d’ores et déjà affirmer que c’est un de mes coups de cœur de l’année. J’adore le mélange de gros riffs stoner et de beats un peu kraut-pop de ces trois excellents musiciens. Le jeu de guitare de Vincent (aussi le chanteur du groupe) vaut le détour. En écrivant ce texte, j’écoute leur album Headspace et ça sonne bien aussi.