La deuxième soirée des préliminaires aux Francouvertes nous offrait une série de coeurs dans la bouette à saveur folk ce lundi avec Maxime Auguste, Projet Coyote et Juste Robert.
La nouvelle animatrice du concours, Mellissa Larivière explique d’abord les règles du jeu en soulignant, tout comme la semaine passée, que c’est du polyamour: on peut aimer tous les artistes en même temps lorsqu’on vote. On se demande si, tel son prédécesseur, elle fera les mêmes blagues durant 200 ans. On espère que oui.
C’est Tire le coyote qui est notre Ex de la semaine. «On va mettre quelque chose au clair tout de suite, dit-il. Faites-vous un palmarès avec les Ex?» Stressé d’être encore sous évaluation, il ajoute que, lors de son passage aux Francouvertes en 2010, il ne s’était pas rendu très loin: «J’avais dû finir 20/21 parce que le dernier groupe était malade, je crois».
Annonçant un peu plus tard la sortie de son quatrième album à l’automne prochain il propose une nouvelle chanson, Pouvoirs de glace. «Si vous avez une petite fille à la maison, vous savez que ça vient de La Reine des neiges, mais cette toune ne pourrait pas être dans le film», précise l’auteur-compositeur.
Maxime Auguste, premier candidat de la soirée, y va ensuite d’une très longue intro avant de nous offrir ses chansons. Il nous dit entre autres: «Si vous pensez que l’amour est un combat perdu d’avance, je vais essayer de vous convaincre. Ça se peut que vous tombiez en amour avec moi.» Nous aurons été prévenus!
«Je te ferai un enfant dans le stationnement du cyclorama», dit-il dans sa première chanson. Assez précipité pour notre niveau de relation, Maxime.
Il enchaîne avec Kévin-Steve, une ode au garçon qu’il aimerait avoir et nommer ainsi. Tous les goûts sont dans la nature.
La prestation demeure très simple, pour ne pas dire simpliste. Les textes ne réussissent pas à sortir du lot et le folk proposé est très classique. L’approche demeure néanmoins sympathique et la pièce Cinéma l’amour réussit aisément à toucher les coeurs meurtris: «T’as vidé les tiroirs, t’as effacé mon nom de ton répertoire».
Projet Coyote enchaîne avec un folk-rock imbibé de l’esprit du Lac-Saint-Jean. Comme en témoigne la photo ci-dessus, où l’on ne peut voir le drummeur, le groupe semble vouloir se tenir loin de ce dernier, complètement isolé au fond de la scène, tellement qu’il fut impossible de photographier l’entièreté du groupe ensemble. A-t-il des poux ou une grave maladie contagieuse? Le mystère demeure entier.
Même si le trio a déjà deux albums à son actif, l’ensemble manque souvent de raffinement durant la perfo. Les trois membres maîtrisent bien leurs instruments, mais un travail de dosage, notamment pour accentuer l’harmonie entre les parties pourrait leur bénéficier. Une attention particulière aux prononciations améliorerait aussi le rendu, même si l’énergie investie, elle, mérite la note de 9,98/10.
Sans regorger d’originalité, la performance de Juste Robert, le projet musical du sculpteur Jean-Robert Drouillard, est la plus aboutie de la soirée. «Pour paraphraser Winnie L’Ourson: aujourd’hui, c’est mon jour préféré», nous dira l’auteur-compositeur, enthousiaste d’être là. Si c’est Winnie qui le dit!
Avec un accent difficile à définir, il lance des textes plutôt communs, mais sur des arrangements étoffés. On remarque une cohésion certaine entre les membres du groupe même si les paroles des chansons réussissent difficilement à nous accrocher à la première écoute.
La dernière pièce, Il tombe des cordes, amène la voix du chanteur (coiffé d’une couronne en papier de type Burger King 1998) à un niveau d’intensité impressionnant. Ce que je décrirai comme le cri primal d’un animal en cage sera défini comme une parenté étonnante avec Dan Bigras par mon amie Catherine Genest.