Dans un Centre Phi aussi sombre que l’ombre créée par le chapeau à large rebord d’Antoine Corriveau, ce dernier procédait à sa rentrée montréalaise samedi. Retour sur une soirée où quelques uns étaient tristes.

Antoine Corriveau/Photo: Élise Jetté
Antoine Corriveau/Photo: Élise Jetté

Dans une lumière bleu-violet qui ressemble plus à une noirceur qu’à une lumière (ce qui explique la qualité discutable de la photo ci-dessous), Mat Vezio ouvre le bal de Corriveau en présentant quelques pièces de son album à paraître le 17 mars. Sarah Bourdon et Amylie joignent leurs voix à celle de l’auteur-compositeur. Je suis pas mal sûre que quand tu vois la lumière blanche et que tu fais ta première ascension vers les cieux, c’est un chœur comme celui de Sarah Bourdon et Amylie que t’as en guise de soundtrack. Harmonies parfaites.

Mat Vezio/Photo: Élise Jetté
Mat Vezio/Photo: Élise Jetté

«J’ai demandé à Antoine de réaliser mon album, dit rapidement Mat. Non, c’est lui qui me l’a demandé, mais j’ai dit oui.» Il se réjouit également du fait que, étant normalement drummeur, avec sa guitare, il peut dorénavant voyager léger.

Plusieurs paroles de chansons de Mat Vezio font le même effet que Montréal quand il fait moins trente, mais en version l’fun: un beau frisson. Par exemple cette phrase qui fera du bien et/ou du mal à ceux et celles qui n’ont plus de valentin(e): «Rappelle-moi que je t’ai oubliée».

Vezio nous expliquera aussi la prononciation de certaines paroles comme «Je dis l’automne de Buffalo et non des tonnes de buffalo. À ne pas confondre.» Et un peu plus tard: «Dans la toune, je dis, quand t’es partie j’ai ri et non quand t’es partie chérie. Mon album sort bientôt et je veux juste mettre les choses au clair!»

On a pris des notes, Mat!

C’est avec Rendez-vous qu’Antoine Corriveau commence son rendez-vous avec nous (ceci est le seul mauvais jeu de mots du texte).

Hormis un couple, devant la scène, qui fêtera assurément la St-Valentin et qui se frenche avec une intensité des grandes occasions, la plupart des spectateurs sont en position d’introspection devant la prestation fidèle à l’aspect lugubre de l’album. Il y a une fille qui pleure à ma gauche et à ma droite, un gars qui écoute le show au complet les yeux fermés. Chacun son mood.

Après Les contours clairs, Antoine Corriveau parle de cet album, Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter, paru l’automne dernier. «On m’a dit que le titre était long. J’ai dit que je m’en crissais», précise l’auteur-compositeur.

Antoine Corriveau/Photo: Élise Jetté
Antoine Corriveau/Photo: Élise Jetté

Il enchaîne avec Tu es comme la nuit, tirée de son précédent album, Les ombres longues. C’est après ceci qu’il nous fait une petite leçon de mode, précisant qu’il est le détenteur du brevet sur la mode du chapeau à large rebord. Il n’avait pas prévu conserver sa propre mode pour la suite des choses, mais il a néanmoins opté à nouveau pour ce type de couvre-chef, mais cette fois, orné de pompons.

C’est durant la toune Deux animaux, pendant la phrase «j’ai déjà aimé cette envie de mourir avec toi» qu’une gang plutôt pas dans le mood requis en profite pour faire un tchin tchin bien bruyant.

Après s’être commandé une bouteille d’eau de façon «très rock», Antoine nous raconte sa mésaventure d’amygdales en feu durant son camp de vacances d’auteurs-compositeurs avec Gilles Vigneault. Il avoue s’être étouffé à maintes reprises en chantant Le nouveau vocabulaire devant Gilles puis s’être trompé dans les paroles. Il interprète néanmoins la chanson en question sans anicroche par la suite. Bravo Antoine!

Se joignant à Corriveau pour Constellations, Fanny Bloom confirme: «J’étais là quand Antoine s’est planté.»

C’est lors de ma chanson favorite du récent album, Les trous à rats, que Stéphane Bergeron, à la batterie, atteint des sommets. Lui qui est déjà sur la grosse coche depuis le début du show est désormais acclamé par des cris féminins frénétiques. Sa blonde est dans la salle avec ses girls ou bien il a plusieurs soupirantes. Ce sont les seules hypothèses.

Antoine présente le reste de sa troupe de génies: Marc-André Landry (basse), Pietro Amato (clavier et cor français) et Julie Boivin (violon, voix).

Lors du rappel, Antoine interprète avec Fanny Bloom la chanson qu’il a écrite pendant son amygdalite auprès de Gilles. C’est magnifique.

Tous les amis/Photo: Élise Jetté
Tous les amis/Photo: Élise Jetté

C’est l’un des plus beaux textes ever qui conclut la séance: Aoûtement, tiré de St-Maurice/Logan, interprétée avec tous les amis (Mat Vezio pis sa gang) de façon épurée.

Antoine Corriveau et Fanny Bloom cultivent l’ambition de «se mettre chauds» ensemble dans un avenir rapproché. On espère que l’après-show a été concluant en ce sens.

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