Kid Koala
Music to Draw to : Satellite
Arts & Crafts
****1/2
Kid Koala nous revient avec un projet collaboratif minimaliste et somptueux, qui rappelle la pop post-rock de Sigur Rós et se détache de ses productions électroniques de début de carrière. Un must musical assurément.
Né d’un projet assez flyé comme c’est l’habitude pour Kid Koala, Music to Draw to se voulait à la base une trame sonore jouée live avec trame de fond préenregistrée sur laquelle il proposait au public de venir justement dessiner, question de changer encore un peu le concept traditionnel de la performance artistique. Cette musique a depuis été pimpée avec l’ajout de pistes de piano, de guitare et d’autres instruments réels, en plus de la magnifique voix de la chanteuse islandaise Emilíana Torrini, pour donner le résultat que l’on connaît aujourd’hui; résultat qui saura sans aucun doute captiver ceux qui n’auraient pas écouté les travaux d’Eric San des 2-3 dernières années et ne connaissaient que son œuvre de turntablist.
On se retrouve donc finalement devant un album qui se révèle minimaliste dès son simple packaging: la pochette, dans des teintes de gris et de mauves, constituée simplement de quelques bouts de papier déchirés, nous annonce un peu ce qui est à venir. MTDTS est un collage d’éléments instrumentaux, enjolivés de trames de tables-tournantes fantomatiques et de voix aériennes qui bercent l’oreille. Les fans de pop scandinave, et principalement d’influences à la Sigur Rós, se retrouveront sans problème dans l’album.
Je suggère d’ailleurs une écoute en un seul bloc. L’album est assez long (près d’une heure et quart), mais se renouvelle vraiment bien d’une chanson à l’autre, et propose réellement un univers musical à part que je trouverais dommage de sous-estimer. Bien rythmé, même s’il reste somme toute très lent, l’opus propose surtout une aventure méditative dans un univers ambiant voulu céleste, mais néanmoins ponctué d’électropop et de tendances presque trip-hop.
Une belle entrée en la matière donc pour un Kid Koala qui se veut plus expérimental, autant dans sa démarche que dans sa musique. Probablement ce qui se révélera être une des très belles réussites québécoises et canadiennes en la matière pour 2017, même s’il reste un peu tôt pour lancer cette affirmation. J’ose tout de même.
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