C’est le moment de revenir sur 2016 pour souligner les bons coups. On reviendra pas sur les moins bons coups parce que ça nous obligerait à avouer que, cette année, le Caboose Band a fait le Club Soda avant Dead Obies. Voici, nos albums francophones locaux préférés de l’année!
20 (ex aequo) Lydia Képinski –Lydia Képinski (EP)
Lydia Képinski arrive tel le Messie pour les amateurs de textes étoffés et brillants. «Revenez et vous serez enfin chez vous comme en une maison qui a brûlé en votre absence», nous dit-elle entre autres, brillamment sur la pièce Andromaque. Son EP de quatre pièces nous la montre vulnérable et rentre-dedans, en alternance. Les thématiques abordées démontrent toute l’étendue de son génie et nous laissent espérer un avenir doux où elle nous bercera d’un album complet aussi envoûtant que M’attends-tu, chanson qui a le pouvoir de te briser ou de te réparer l’intérieur (c’est selon). (ÉLISE JETTÉ)
20 (ex aequo) VICTIME – Mon VR de rêve
Arrêtez de jouer à la victime, bande de métèques. N’arrêtez pas de faire jouer VICTIME, band de Québec. Ça a déjà commencé en 2016, mais je crois que cette tendance ne fera que croître en 2017: le post-punk et le glam font leur place. VICTIME, c’est post-punk. Mon VR de rêve est très lo-fi et donne le goût d’être entendu live. Recette: Sonic Youth + gothic rock + shoegaze + faux fur + Corridor = miam! (LOUIS-ALEXANDRE COUTURE)
19 Le Havre – Trajectoires
Le Havre est passé par beaucoup de chemins houleux et de rebondissements au courant des dernières années. La nouvelle mouture, avec Charles-David Dubé et Oli Bernatchez aux instruments tentaculaires, prouve par ses performances et son album Trajectoires qu’il s’agit de l’un des, sinon du, meilleur groupe au Québec. Un secret bien gardé qui mérite d’être plus découvert. Brillantes collaborations de Mon Doux Saigneur et de Mehdi Cayenne, dont l’offre est bonifiée par le duo. (ETIENNE GALARNEAU)
18 Saratoga – Fleur
Le folk-country du duo d’amoureux chouchou nous transportait cette année pour la première fois dans l’aventure d’un album complet. Saratoga réussit à évoquer des histoires précises tout en donnant une latitude au propos pour permettre à quiconque de se l’approprier. Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse savent exprimer la tristesse sous toutes ses formes en usant de mélodies relevées qui font en sorte que l’on garde toujours un sourire en coin optimiste. (ÉLISE JETTÉ)
17 VioleTT Pi – Manifeste contre la peur
Album résolument punk et teinté de tout ce qui existe d’autre, Manifeste contre la peur nous incite à rencontrer un VioleTT Pi plus mûr qui aime jouer avec le mélange des genres. En spectacle, ça devient complètement déjanté. Inutile de prendre de la drogue: le show provoque une intense impression d’halluciner. Sur ce second disque, Karl Gagnon prend des risques et évolue. On embarque dans l’évolution. (ÉLISE JETTÉ)
16 Bernhari – Île Jésus
Moins de deux ans après la parution de son premier album homonyme, Bernhari nous amenait, au printemps dernier, sur l’Île Jésus, un endroit où tout le monde nous a quitté et où l’on tente d’apprivoiser la solitude. Album nocturne et sombre, ce dernier-né ne connaît pas d’égal ou de semblant d’égal dans le paysage musical qui ne vogue que rarement dans ce genre de rock orchestral ambiant aux mots français articulés. Son lancement dans une caverne restera dans nos mémoires longtemps. (ÉLISE JETTÉ)
15 Antoine Corriveau – Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter
Antoine Corriveau a décidé de s’entourer d’une myriade de musiciens sur Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter. L’appui soutenu des cuivres (saxophone baryton, trombone et cor), la voix écorchée de l’auteur-compositeur et à sa poésie mélancolique, donnent naissance à un folk orchestral pas piqué des vers. À plusieurs reprises sur l’album, les musiciens atteignent un climax musical à nous donner la chair de poule, le tout en symbiose avec des paroles évoquant de vigoureuses images cinématographiques. La voix rauque et caverneuse d’Antoine Corriveau apporte juste ce qu’il faut d’intensité sur cet album où l’amour et l’avenir ne sont pas toujours roses. (MATHIEU AUBRY)
14 Koriass – Love Suprême
Comme si ce n’était pas assez d’avoir sorti le EP Petit Love une semaine avant Noël l’an dernier, le grand mage Koriass s’est dit que ça serait une bonne idée de sortir un album de 17 tounes à peine un mois et demi plus tard… En fait, oui, c’était une excellente idée! Le légendaire rappeur de St-Eu a su encore une fois réveiller les braindead zombies du rap kèb sans avoir à demander pardon, et se mérite pas mal plus une place sous les spotlights qu’en dessous des blacklights. Fou projet nous montrant l’artiste autant déchiré dans ses pensées que solide comme le roc. Shout out particulier à la voix mielleuse de Gilbert Sicotte durant les interludes. (FRANÇOIS LARIVIÈRE)
13 Fred Fortin – Ultramarr
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
On oublie les passions et l’on oublie les voix
– Léo Ferré (1970)
Pour une fois qu’on peut affirmer que Léo Ferré a tort! Un peu plus de vingt ans après son premier album (Joseph Antoine Frédéric Fortin Perron) et près de sept ans après son dernier (Plastrer la lune), Fred Fortin n’a pas fait oublier sa place dans le paysage musical québécois. Et pour le mieux! Il s’est entouré de ses comparses de longue date Olivier Langevin à la basse, François Lafontaine aux synthétiseurs et Sam Joly à la batterie, afin de pondre cet album de haut calibre autant musicalement que dans l’écriture. Fred et sa bande retournent sur les routes de la province dès janvier. La version spectacle d’Ultramarr est pas mal plus rock. Vous serez avertis. À voir absolument! (MATHIEU AUBRY)
12 Louis-Philippe Gingras – Troisième Rangée
Lancé en plein début de dépression saisonnière, le deuxième album de Louis-Philippe Gingras a tout pour te redonner foi en l’humanité. Mélangeant le folk-country à ses mélodies accrocheuses qui sentent la du Maurier King Size, cette nouvelle offrande du cowboy urbain de Rouyn est d’une sincérité désarmante. Si t’as un beau 30 minutes ben tight à dédier à un album chaleureux qui a l’effet d’un baume sur tes plaies internes, on te recommande clairement Troisième rangée. (ALEXANDRE DEMERS)
11 Mauves – Coco
Mélange d’épices indies à saveur anecdotique et brumeuse, cet album réalisé par Emmanuel Ethier adoucit les moeurs dès la première écoute. Il a su ajouter le fromage à nos poutines et le foulard à notre automne. Coco comporte plusieurs oeuvres marquantes, dont XXIe, qui devrait (enfin, j’espère) en inspirer plusieurs pour plus longtemps que ses 3 minutes 40 secondes. (MARIELLE NORMANDIN-PAGEAU)
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Merci , je prends tout juste connaissance de votre existence via le lien que j’ai avec Antoine Corriveau.
Vos critiques sont intéressante et votre point de vue aussi , ça va de soi !
Au plaisir de vous lire et de connaître votre avis sur 2016.
Martin
Merci Martin! Au plaisir de vous compter parmi nos lecteurs réguliers ;)