À quelques jours heures de la fin de la période d’inscription des Francouvertes, le bien-aimé co-porte-parole de l’édition 2017, Philippe Brach, nous a donné rendez-vous dans un établissement culinaire houblonné, le temps d’un sympathique repas-causerie. Moment de réjouissance au nord de Berri-UQAM.

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Crédit : Olivier Boisvert-Magnen

Quand on arrive à l’endroit de prédilection, Brach est excité comme un troupeau de pitous. Venant tout juste de dropper la deuxième capsule promo trash tordante de son spectacle concept Bienvenue à Enfant-Ville, il scrute les commentaires sur sa page Facebook. «Je pensais pas qu’on taperait le 100 000 views juste avec la première», dit-il. «À date, les réactions sont assez unanimes, y a curieusement pas beaucoup de détracteurs. Y a une madame qui m’a écrit pour me dire que c’était discutable… On s’entend que c’est très poli comme message! Je crois que le fait que Vallières soit volontairement dans la capsule, qu’il soit venu en studio faire les voix, ça a coolé down la shit. Anyway, c’est tellement poussé à l’extrême comme affaire que personne peut prendre ça au sérieux.»

Prenant place au Club Soda le 12 novembre prochain dans le cadre de Coup de cœur francophone, ce spectacle sera un habile fourre-tout de «n’importe quoi».

Bref, la routine pour Brach : «Au niveau du contenu, ça reste pas mal les mêmes tounes, mais avec un quatuor à cordes, un décor pis des invités. Sinon, la mise en scène, c’est un ramassis de plein de styles qui clashent dans un monde enfantin. Y aura des arcades, de la musique de jeux vidéo, un théâtre de marionnettes crissé dans l’entrée et une mascotte de Pikachu… En gros, la direction artistique, c’est qu’y en a pas.»

Autre objet promo de calibre pour ce show : Bienvenue à Enfant-Ville alias l’album de remix 8-Bit de Portraits de famine, paru mardi sur sa page Bandcamp. «Mon chum La Controverse pis moi, on était censés faire deux tounes pour le show, mais finalement, ça a reviré en bunker de huit jours pis on a tout fait l’album. C’est drôle, vraiment innocent comme projet. C’est assez intense, mais on peut dire que c’est relativement quand même écoutable.»

Commandée en début d’entretien, la «petite» poutine arrive comme une pistache sur le cornet. L’occasion est donc parfaite pour entrer dans le vif du sujet : les Francouvertes. Grand gagnant de l’édition 2014, le Saguenéen d’origine remet ça trois ans plus tard à titre de porte-parole, conjointement avec son amie Rosie Valland (demi-finaliste de l’édition 2015) : «Chu très content de faire ça avec Rosie. Surtout, je trouve ça cool qu’on soit pas des personnes trop établies dans le milieu. En fin de compte, on est quand même proches des gens qui vont s’inscrire, vu que ça fait pas si longtemps que ça qu’on roule.»

En deux ans et demi, les retombées positives ont été nombreuses pour Brach. Méconnu avant son arrivée sur les planches du Lion d’Or lors des préliminaires du concours, il a réussi à soulever l’intérêt des médias et à raffermir ses liens avec Spectra, étiquette sous laquelle il est maintenant signé. «Ça m’a ouvert beaucoup de portes. C’est notamment ma victoire qui m’a permis de financer mon deuxième album et d’engager un quatuor à cordes sans me casser la tête. Aussi, on peut dire que les Francouvertes ont été une pierre angulaire dans ma carrière. Peu importe la niaiserie dans laquelle je m’implique, y a une ostie de gang qui considère ce que je fais. Avant ça, ça passait dans le beurre… Les gens s’en crissaient semi.»

Avant son inscription aux Francouvertes, Brach avait fait une bonne partie de la trail des concours pour jeunes auteurs-compositeurs-interprètes québécois. «Je les ai quasiment tous faits pour vrai : Petite-Vallée, Granby, Saint-Ambroise, Ma première Place des Arts… La différence avec les Francou, c’est que le hype est un peu plus gros vu que c’est à Montréal. Je pense aussi que c’est le concours où c’est le plus payant d’avoir en main le projet le plus complet. Dans la loop, c’est donc pas mauvais de faire les Francou en dernier. Je dis ça, mais en même temps, j’encourage tout le monde à s’y inscrire, même ceux qui ont un projet pas tight. On sait jamais et, au pire, si t’es pas pris, tu vas avoir des commentaires de juges de l’industrie, ce qui est déjà kinda cool.»

Bourré, Philippe Brach nous offre de tomber dans sa poutine, ce que nous acceptons avec grand plaisir. L’accumulation des appétits ne suffit toutefois pas à venir à bout de ce supposé petit repas. Le doggybag s’impose comme une alternative de choix.

Avant de quitter, nous lui demandons si nous aurons la chance de le croiser quelque part entre février et mai prochain, à l’occasion des 21es Francouvertes. «C’est sûr que je vais venir des fois, mais j’ai d’la misère à être dans les foules», confie-t-il. «Chu à la limite agoraphobe… Je pète des coches quand y a trop de monde. En général, au Lion d’Or, j’arrive avec ma capuche par le resto d’en arrière, pis je repars par la même porte 10 minutes avant que ça finisse.»

Pour s’inscrire aux Francouvertes, c’est ici.

Bienvenue à Enfant-Ville le 12 novembre au Club Soda.

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