Mauves
Coco
Coyote Records
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Le quatuor pop rock de Québec arrive avec Coco, un bel exercice de concision musicale alliant efficacement l’organique et le bon goût, tout en assumant pleinement sa sonorité pop.
Après avoir élaboré sa signature sonore sur Cinema Plymouth et Le faux du soir, le quatuor indie pop Mauves est retourné en studio pour se ressourcer en vue du troisième opus. Les frères Alexandre et Cédric Martel ainsi que Julien Déry se sont réunis, aidés de leur nouveau drummer Charles Blondeau. La formation a mandaté Emmanuel Éthier (de la formation Chocolat) pour signer la réalisation. Au bout de quelques semaines de dur labeur, ils nous présentent enfin un nouveau projet chez Coyote Records.
Le fruit de leurs efforts est Coco, un album de pop-rock efficace aux quelques touches rétros pleinement assumées. D’une durée totale d’à peine 35 minutes, ce nouvel opus est un produit où la légèreté et le ludisme se donnent rendez-vous (sans retard!)
Les amateurs de Mauves découvrent sur cette troisième galette un nouvel effort pop sans prétention, jonglant habilement avec les mélodies accrocheuses et quelques occasionnelles nuances rafraîchissantes. Certains morceaux laissent même quelques passes inattendues nous saisir au détour, comme sur J’ai tout essayé et Nouvelle-Calédonie, ce qui rajoute au plaisir de la chose.
Même si quelques compositions plus prévisibles comme La carte des feux viennent laisser une certaine impression de déjà-vu, la plupart des pièces proposent une satisfaisante variété d’ambiances et de sonorités. Elles vont majoritairement droit au but, tout en prenant bien soin de faire hocher les têtes. Ceux qui ont été charmés par le sympathique premier extrait Longtemps constateront avec une béatitude infinie que cette même énergie est globalement répandue sur ce nouveau projet.
Qui dit pop dit (trop) souvent voix proéminente relayant la musique au second plan. À cet effet, on constate heureusement que les vocalistes Julien Déry et Alexandre Martel mettent leur voix en scène parmi les instruments. Tout au long de Coco, leur poésie clean et soutenue (mais un peu spacy) agit même souvent à titre mélodique de par son imprégnation dans la trame de fond. Personne ne pile sur les pieds de quiconque, et c’est tant mieux!
Qui dit pop dit aussi souvent synthétique. La production de ce nouvel album est purement organique et ne se perd pas dans le flafla. Les tracks de guitare sont poignantes et groovy; le drum soude tous les ingrédients ensemble. La basse réussit un petit tour de force sur XXIe en ajoutant la touche légèrement trippy à une trame de fond autrement peut-être un peu trop familière. On a même droit à une petite passe de basson tout à fait apaisante sur la pièce Les mots de gare. Le tout est soutenu par une production bien exécutée laissant toute la place à la créativité sans en aspirer une parcelle d’âme!
Au final, Coco est un album plaisant et entraînant. C’est de la pop assumée qui respire la créativité tout en proposant quelques nuances intéressantes au passage. Les gars passent un bon moment et ça se ressent. De par son côté ludique, organique et rafraîchissant, Coco agit à titre de dernière bière sur le patio annonçant la fin de l’été. Cheers!