L’ancien Velvet de 75 ans n’a rien d’un vieux nostalgique qui reste fixé sur son passé. Inspiré entre autres par le hip-hop trap d’Atlanta et l’électro, Cale a démontré hier soir au Théâtre Rialto qu’il n’a aucune limite et qu’il emmerde les normes de la musique populaire.

John Cale/Photo: Courtoisie Pop Montréal, Louis Longpres
John Cale/Photo: Courtoisie Pop Montréal, Louis Longpres

Bien installé devant son clavier sur la scène du magnifique théâtre Rialto, Cale a encore le look et l’attitude de l’ancienne troupe d’Andy Warhol; veston noir, Converse noirs, chandail noir… Il ne manque que les lunettes de soleil et Lou Reed à ses côtés.

L’ambiance est détendue. Il y a autant de jeunes fans que de vieux fidèles de Cale qui sont présents. Les places sont assises et j’avoue que ça me dérange un peu, mais bon, d’un autre côté, il n’est pas toujours possible de danser sur le répertoire de John Cale.

Rythmiques électroniques et synthés sont au rendez-vous et ça commence dès le premier morceau de 1977 Hedda Gabler. Cale peut compter sur trois excellents jeunes musiciens pour nourrir la salle de sons robotiques, acides et spatiaux. Le drummer a une main sur le clavier, l’autre sur la caisse claire, un pied sur la grosse caisse et un autre sur une de ses nombreuses pédales à effets!

«You guys are great!» lance le musicien à la foule montréalaise après quelques morceaux, tout sourire.

C’est moi qui suis tout sourire lorsque Cale commence I’m Waiting For The Man, l’une des meilleures chansons du premier album des Velvet Underground. Le groupe la reprend de manière techno et c’est absolument brillant. J’ai l’impression de voir Lou Reed aux côtés des autres musiciens alors que Cale semble faire des incantations à son esprit.

Le son de John Cale est unique, rappelant parfois David Bowie ou Nick Cave, il retourne ensuite dans des horizons expérimentaux abstraits. C’est ce qui fait que cet artiste est si particulier.

Même si certains fans sont un peu trop attachés à son passé Velvet, (quelques idiots crient entre les chansons, Sister Ray ou There She Goes Again), en général, la foule connait très bien sa carrière complète.

Tout le monde est heureux lorsqu’il commence les premières notes de piano de The Endless Plain of Fortune de son album le plus accessible Paris 1919.

Il y a par contre certaines longueurs durant la soirée, je pense à Hanky Panky Nohow qu’il fera durer 10 minutes avec un refrain qui n’en finit plus de finir. C’est, on va se le dire, franchement emmerdant.

Le Gallois n’allait quand même pas nous laisser tomber comme ça. En rappel, il nous offre une belle surprise avec Fear is a Man’s Best Friend. Armé de sa guitare pour une rare fois de la soirée, il laisse place à un son primitif et punk rappelant la fureur animale des Velvet de 1968, la foule est debout et rassemblée devant la scène, le monsieur n’a rien perdu de son génie, merci John.

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