Ponteix

J’orage

Indépendant

*** 1/2

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Avec les dernières Francouvertes, on a découvert que la Saskatchewan est pas juste une province crissable dans l’eau en cas de tromperie, mais aussi la terre d’origine de groupes fort potables comme Ponteix. Le trio lançait d’ailleurs cette semaine son premier EP, J’orage.

Celui-ci contient quatre chansons, mais réussit tout de même à atteindre une durée avoisinant les vingt minutes, ce dont on est bien satisfaits.

L’ouverture de l’album, Chasing the Sun, est la plus multiculturelle et rendrait bien fier Justin Trudeau. Avec des paroles de langue anglaise et un rythme de batterie bien syncopé, on ne se trompe pas et on embarque tout de suite dans le train des fiers représentants du ROC. Les paroles, quant à elles, parlent de suivre aveuglément ses buts et le soleil. On voit cette chanson comme un récapitulatif possible de la carrière du groupe.

Le titre de la deuxième représente assez bien mon état lorsque j’ai vu un set de Ponteix pour la première fois: Béat. J’avais, à l’époque, noté sur mon cellulaire l’indication suivante: «un genre de Karkwa électro-sympathique sur l’acide». Peut-être pas l’affirmation qui aura le mieux résisté au passage du temps, mais on y comprend l’essentiel de cette seconde piste, très aérienne et toute en armes à feu côté texte.

LISEZ NOS 10 QUESTIONS ABSURDES AVEC PONTEIX.

Dans J’orage, on innove: la chanson commence sur un silence. Ça pourrait être une analogie par rapport à la révoltante censure qui sévit actuellement dans le milieu québécois de l’humour, mais c’est peut-être juste un choix artistique. Le mystère reste complet. Côté analogies claires, il faut toutefois regarder l’imposant champ lexical de Mario Lepage autour de la météo. De quoi faire rougir Pascal Yiacouvakis et Colette Provencher. Et si la chanson ne parle pas de boules lumineuses, il n’en reste pas moins qu’elle est très efficace, tout comme les précédentes.

On conclut l’album avec Ghosts, une chanson pas mal plus francophone que son nom. Prises au premier degré, les paroles pourraient sembler bien cochonnes. Prises au second degré… Je ne me suis pas encore rendu là dans mon analyse, mais j’imagine que c’est pas nécessairement le but du groupe. Ou peut-être que oui dans le fond… Ceci dit, la musique est plus claire, avec des beaux claviers vespéraux et une conclusion explosive comme on les aime, concoctée par le guitariste qui ressemble le plus à Javier Bardem.

Javier

À la suite de plusieurs écoutes, je continue à dire que le groupe aurait clairement mérité de faire la finale du concours-vitrine et que j’ai bien hâte de les revoir en show, où leur musique gagne encore plus de charge émotionnelle. Un très beau premier effort pour les fiers représentants des Prairies.

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