Quand Devon Welsh monte sur la scène de La Sala Rossa, la salle pleine à craquer l’acclame chaleureusement avant de devenir silencieuse. Avec sa voix grave et sa présence vulnérable, le chanteur explique que le spectacle qu’on s’apprête à voir sera le dernier show à vie de Majical Cloudz.

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Sans faire explicitement de blagues, le chanteur brise la tension en provoquant quelques éclats de rire grâce à sa simplicité désarmante. Pour l’occasion, ils feront un set particulièrement exhaustif.

Ils commencent avec Control, une chanson qui annonce le ton de leur performance par des paroles révélatrices : I like it when the song goes slow, chante Welsh sur une trame enveloppante de synthétiseurs. Sa voix monte avec une intensité et une urgence à la fin de chaque phrase, évitant à peine de se briser. Ses paroles sont simples et vont droit au but. Clairement, Devon veut être compris plus qu’il ne se préoccupe d’être aimé.

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Tout au long de la performance, la magie du duo opère en maintenant l’attention du public sans les trucs utilisés par la plupart des musiciens du moment. Là où certains essaient de nous mystifier ou de nous ensorceler, Majical Cloudz refuse les conventions de la musique pop en présentant une oeuvre dépouillée, voire acétique, une oeuvre au rythme lent.

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Welsh déclame ses paroles avec une sincérité hypnotisante, sans chercher à nous en mettre plein les yeux. On dirait plutôt qu’il a quelque chose à communiquer absolument et que la chanson est le seul moyen de transmission approprié. Le résultat est étrangement émouvant, roulant au-dessus de nos têtes comme une vague d’émotion plusieurs fois au cours de la soirée sans qu’on ne le sente venir.

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Derrière Welsh, le producteur Matt Otto joue les séquences et les synthétiseurs. Groovant sur les morceaux, Matt contraste avec la présence plus carrée du chanteur. Sa touche se fait aussi sentir par ses harmonies vocales hautes perchées qui ajoute une dimension intéressante aux compositions. Matt Otto continuera en solo sous le nom de Dahlia.

Le duo finit sa performance avec If You’re Lonely, «une pièce triste, mais ça va parce qu’elle a une fin heureuse». Welsh nous fait taper des mains en chantant le dernier couplet qui commence par des mots qui résument à merveille la palette d’émotions ressenties pendant la soirée: «If you’re lonely / You don’t have to be».

Suit un rappel qui n’en est pas vraiment un (une autre convention de rejetée). Il nous explique que leur deuxième show à vie était devant une Sala pratiquement vide. Puisqu’elle est maintenant pleine, le groupe rejoue trois morceaux de l’époque, puis il sort de scène, pour la dernière fois, sous un tonnerre d’applaudissements.

Dans un monde où plusieurs bands se séparent en claquant la porte, Majical Cloudz aura quitté l’arène avec délicatesse.

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