C’est mercredi soir que Daniel Russo Garrido, alias Boogat, arrivait à la Casa del Popolo pour offrir au public montréalais un peu de chaleur latine avec sa musique worldbeat plutôt unique. Ne reculant devant RIEN, j’ai enfilé mes bottes Sorel et j’ai affronté la sloche pour aller faire une saucette tropicale dans l’univers de ce prolifique artiste, question de combattre les blues hivernaux.
Organisé par Bonsound Concerts, le spectacle annonce sold out! Non seulement on aura droit à la caliente musicale, mais on aura aussi droit à la chaleur humaine.
Après avoir traversé la horde hipstérienne du resto et croisé des visages déçus de ne pas pouvoir entrer (C’EST SOLD OUT), on entre finalement dans la salle où le party est déjà semi-pris.
Au son de la musique reggae et dancehall qui règne dans la pièce, les fidèles de Boogat s’accumulent rapidement entre les quatre murs majestueusement tapissés de totems scouts sans pareils. C’est la fête. Tandis que certains se rincent le gosier de St-Ambroise dans un coin, d’autres se lancent dans des envolées dansantes tout en prenant soin d’accrocher le plus de gens possible.
Après une première partie avortée, la salle est remplie à craquer. Au coup de 22 h, Boogat embarque finalement sur scène. C’est vêtu de son swag estival (chapeau inclus) qu’il prend place pour balancer son chaleureux set tropical. Sors ta crème solaire, le jeune.
C’est en lançant des paquets de bonbons mexicains dans la salle que Boogat débute le show. Visiblement amusé, le chanteur se lance dans les pièces d’El Dorado Sunset et Neo-Reconquista, ses plus récents projets. Ces dernières enflamment déjà le dancefloor et redonnent un nouveau souffle aux danseurs et danseuses aux bassins enflammés. Comme s’il ne faisait pas assez chaud!
Tandis que les degrés Celcius se réunissent par milliers dans la salle, on constate olfactivement que ce ne sont pas tous les spectateurs qui ont pris la décision de mettre du déo ce matin. Triste constat. Au moins l’ambiance festive, les morceaux efficacement endiablés et le groove définitif des excellents musiciens nous font danser. Il annonce avec un grand sourire que c’est la première fois qu’il remplit une salle depuis qu’il s’est lancé dans les projets exclusivement espagnols. Props!
Boogat ne prend pas la prestation d’un show à la légère : il a des surprises pour son public. Parmi celles-ci, la présence de Pierre Kwenders avec lequel il offre la pièce Londres, qui dénonce la disparition possible des cultures uniques dans le monde global moderne. Le tout est bien exécuté et offre une intéressante diversité à un show autrement bien entraînant. Surprise #1 réussie!
Autre surprise de la soirée, notre hôte invite trois personnes dans la salle qui n’ont pas froid aux yeux (ni à la langue) pour déguster quelque chose qu’il a ramené du Mexique. Non, ce ne sont pas de nouveaux bonbons, ce sont plutôt des (supposément) succulentes sauterelles comestibles.
Alors que nos braves s’exécutent sans chigner, d’autres convives lèvent la main pour pouvoir s’imprégner les papilles de bibittes séchées. Personnellement, je «saute» mon tour (la pognes-tu?). On vous fait confiance que c’était bien bon.
En fin de spectacle, alors que l’énergie commence à s’estomper tranquillement, le maître de la soirée nous balance les derniers morceaux d’un show qui n’a pas manqué de rythme ni de surprises. On entend entre autres le nouveau single El Lobo qui fait chanter le public à souhait!
C’est en saluant le public montréalais et sa grande famille qui est venue voir le spectacle qu’il tire sa révérence! Le show n’est pas éternel, mais l’hiver non plus. Merci pour la courte bulle estivale!
Pour les âmes meurtries qui se sont fait revirer de bord à la Casa del Popolo, Boogat vous invite à faire une petite ride de char et aller le voir soit à Québec le 19 février (Le Cercle), à Toronto le 25 février (Lula Lounge) ou à Ottawa le 27 février (Mercury Lounge). Si tu peux pas vraiment te déplacer, tu peux aussi le voir le 26 février à l’émission Belle et Bum (Le National). Bonne route quand même!
Le plus récent projet de Boogat, l’album Neo-Reconquista, est toujours disponible en ligne et en magasins.