Je vous l’ai déjà laissé voir à quelques reprises: je suis un pas pire fan de musique expérimentale. Ça peut paraître assez vague comme dénomination au départ, mais dites-vous que c’est volontaire, question de pouvoir y entrer plusieurs genres différents. Ils sont tout de même tous unis sous cette volonté de repousser les limites de ce qui se fait déjà en musique. 2015 a été une bonne année pour moi et je me gâte donc avec un top 5 local!
5 Le vide parfait – Gabriel Ledoux
Un album que j’ai découvert sur le tard grâce à la liste de Noël de Poulet Neige. Travail complexe, Le vide parfait se trouve à un croisement assez surprenant entre musiques concrète, minimaliste, contemporaine, free-jazz et glitch dans un ensemble qui reste toutefois malheureusement bien moins accessible que les autres positions de cette liste. Je tiens quand même à saluer l’excellent travail du compositeur et surtout son actualité.
4 Suuns + Jerusalem In My Heart – Suuns + Jerusalem In My Heart
Une surprise que se tramait quand même depuis quelques temps, le duo entre le band post-punk psychédélique et le projet multidisciplinaire libano-montréalais reste une des belles tentatives de métissage musical de cette année. Sans se marier à la perfection ou en restant pertinent tout au long du disque, reste que l’effort est louable et très intéressant avec ses sonorités lourdes et profondes. Un beau témoin du multiculturalisme à la montréalaise!
3 If He Dies, If If If If If If – Jerusalem In My Heart
Deux albums à titre de musicien et deux réussites totales pour le projet de Radwan Ghazi Moumneh cette année. Un musicien devant qui je suis en admiration totale, si vous ne l’aviez pas encore compris alors qu’il reflète à merveille l’éveil moyen-oriental récent dans sa musique en plus d’incarner les valeurs d’accueil, de complexité et d’anticonformisme de sa maison de disque, Constellation Records.
2 ‘Asunder, Sweet & Other Distress’ – Godspeed You! Black Emperor
Loin d’être le meilleur album de GY!BE, Asunder reste probablement celui qui avance le plus loin dans sa recherche de sonorités quand même. S’éloignant un peu du post-rock plus traditionnel qu’il a aidé à établir dans son mode actuel, le groupe s’essaie dans le drone et le plus expérimental dans les deux plus courts volets centraux de l’album. Soulignons aussi la finale d’une violence rare, excellente en tous points.
1 Never Were the Way She Was – Colin Stetson & Sarah Neufeld
Un autre duo surprenant qui aura marqué l’année avec l’association de Colin Stetson, virtuose du saxophone, et de Sarah Neufeld, violoniste reconnue qu’on a connue avec Arcade Fire et les Luyas, notamment. Les deux nous offrent ici un très bel effort de mise en commun, avec chacun leur moment de gloire, dans un ensemble minimaliste dans les règles de l’art qui nous fait penser à Philip Glass par moment. Poétique et très visuel, l’album se présente toutefois plus comme une compilation de morceaux, tout de même excellente.