Après leurs cinq soirées à guichet fermé l’année passée, Philippe Proulx et Serge Robert, mieux connus sous les noms de Pépé et sa guitare et de Mononc’Serge, remettent ça!
Les 27, 28, 29 et 30 décembre ainsi que le 2 janvier, ils fouleront à nouveau la scène en tandem le temps de cinq prestations à Jonquière, Québec, Shawinigan, Montréal et Sainte-Sophie-d’Halifax. Un party des plus jubilatoires durant le temps des Fêtes, si l’on se fie au succès qu’il a remporté en 2014. Deux soirs sont d’ailleurs déjà complets. On a rencontré de pair en entrevue les sympathiques chansonniers délurés du rock.
Le programme est très simple: deux chums tripent sur scène avec guitare et contrebasse. Une formule minimaliste, exaltante… et assurément conviviale. «On se gâte! C’est comme un gros party de cuisine, comme si on était debout autour du comptoir à parler et à chanter fort, le frigo à portée de main, illustre Pépé. C’est relax, mais en même temps super énergique! Le monde se défoule; c’est un show joyeux.» «Les gens sont heureux, ça chante et, disons-le, ça boit pas mal», abonde le volubile et affable Mononc’ Serge, à des lieux en personne de son personnage iconique survolté et débridé, voire trash. «L’an dernier, on a battu le record de recettes au Petit Champlain de Québec!»
Face à cette proposition gagnante et éprouvée, les deux gaillards n’ont pas jugé nécessaire de la modifier. Sans que le spectacle ne soit strictement analogue à l’an passé — de nouvelles tounes seront notamment intégrées —, la formule reste intacte, assurent-ils. «Dans la console, il y a quatre inputs: deux voix, une guitare et une contrebasse, c’est tout», précise Mononc’ Serge.
Pour festoyer à leurs côtés, les musiciens peuvent compter sur un public fidèle. «On a tellement de bons fans qui répandent la bonne nouvelle à notre place, souligne Pépé. Ceux qui aiment Mononc’ Serge l’aime vraiment beaucoup, et je ressens la même chose. Je préfère ça que plaire au plus grand nombre et risquer de s’y perdre.»
Les deux musiciens, conscients d’évoluer dans une niche musicale atypique qui leur est propre, désirent simplement faire le party en compagnie de mordus lors de cette courte série de spectacles, sans y voir l’occasion d’élargir leur public. «Personne ne plaît à tout le monde de toute façon, relativise l’auteur de Mononc’ Serge 2015. Ceux qui n’aiment pas notre musique n’entendent pas vraiment parler de nous. On a peu de diffusion. Ceux qui viennent vers nous, qui sont curieux ou intéressés par le type de musique qu’on fait font le mouvement d’aller vers elle; ils ne l’entendront pas à l’épicerie. On ne harcèle pas le public avec notre musique, il ne se la fait pas enfoncer dans la gorge et dans les oreilles. Et ceux qui l’aiment viennent nous voir en show.»
Un show, rarissime mouture dans ce cas-ci, que les complices se réjouissent d’avoir pu concevoir dans la plus grande liberté. «Nous sommes notre unique juridiction, dans la mesure où je choisis les tounes de Pépé, et Pépé, les miennes», explique Mononc’. Personne donc pour régir ce qu’ils pourront ou non faire et dire sur scène. Pour se mettre l’eau à la bouche, voici quelques mots décrivant leur prestation en duo sur le site de Mononc’ Serge: «Y’aura aussi des tounes pas encore endisquées, des blagues douteuses, des blasphèmes, de la bagarre, du sexe, de la drogue, le tout dans la bonne humeur la plus jubilatoire.» «Être libres, ça fait qu’on se brûle pas et qu’on continue d’aimer notre métier, estime Pépé. C’est comme des vacances, même si on travaille. On ne se casse pas la tête, on a juste monté de bonnes tounes qu’on joue avec cœur. Je suis content des solos que je fais sur les siennes pendant qu’il est crinqué sur sa contrebasse! C’est simple, mais ça marche.»
Sur une inéluctable note de fin d’année, qu’est-ce que Mononc’ Serge souhaite pour 2016 à son compère de scène, qui fera paraître un nouvel album? «Tout le succès qu’il mérite et, aussi, un bel enregistrement.» «Ahh, j’aime ça, que le disque soit l’fun à faire!» répond Pépé. «Au-delà du succès que peut avoir un album, je souhaite que tu sois content du résultat, poursuit son ami. J’ai fait des albums qui ont plus marché dont je suis moins content, et d’autres qui ont moins fonctionné dont je suis plus fier. Le plus important, c’est qu’en l’écoutant tu le trouves foncièrement bon. Après, qu’il marche ou non, c’est un peu un concours de circonstances qui comprend des éléments hors de notre contrôle. Je te souhaite de faire un album que tu aimes: c’est ça notre job.»
«Ça me crinque ce que tu dis! renchérit Pépé. Je suis moins original par contre: je te souhaite le succès, la santé, le bonheur. Et que tu conserves ta liberté.»
«Je te souhaite aussi d’arrêter de fumer», ajoute à la blague Mononc’. «Je fume pas tant que ça la cigarette. Je suis allé voir Plume en show dernièrement, et il m’a dit, en me voyant en sortir une: “ T’as tous les vices, toi, câlisse!”, se remémore en riant Pépé. Je me vois plus comme le cowboy Marlboro qui va fumer sa cigarette au sommet de la montagne après une dure journée de travail; dans le fond, c’est pas ça qui va le tuer. Mais je suis peut-être naïf et con. »
À constater la chimie qui unit ces deux rigolos de chansonniers, leur formule bicéphale jouit d’heureux auspices. D’autant plus que ce n’est pas impossible, aux dires des principaux intéressés, qu’ils la présentent à nouveau en festivals, s’y étant prêtés à deux reprises l’été passé. Aucun projet concret ne figure toutefois à l’horaire pour l’instant. «On verra, conclut Pépé. Mononc’ a son univers, et j’ai le mien. C’est l’fun aussi que ce show à deux soit rare. Mais je suis bien content de récidiver cette année!»
Le lundi 28 décembre à l’Impérial de Québec, à 21 h, le mercredi 30 décembre au Lion d’Or à Montréal, à 21 h, et le samedi 2 janvier à l’Espace Sophia à Sainte-Sophie-d’Halifax, à 20 h 30. Les dimanche 27 décembre aux Productions 4 Barils à Jonquière et mardi 29 décembre au Salon Wabasso de la Shop du Trou du diable à Shawinigan sont complets.