Hier, M pour Montréal nous offrait un pas pire rave techno avec Beat Market, Das Mörtal, Danger et Perturbator au Newspeak, où j’ai pu voir le meilleur et le pire de l’humanité. Retour sur une soirée qui me faisait sentir comme dans la plus oubliable scène de la Matrice 2.
Pendant que tout le monde était allé voir Loud Lary Ajust ou We Are Wolves, moi j’ai décidé d’aller faire un tour au Newspeak voir un peu de techno française, question de faire changement. Soucieux d’être moins pire que d’habitude, je n’arrive à la salle que 20 minutes à l’avance, histoire de me ramasser en file d’attente avec un sans-abri sénile qui se prend pour un ninja-magicien et qui écoute du Genesis dans sa tête, comme tous les gentils. Un moment de génie et de gêne.
À 23h, c’est le duo Beat Market qui s’amène sur scène pour véritablement débuter la soirée, pendant que la salle continue de se remplir à un bon rythme. Présentant sensiblement le même set qu’à leur lancement d’album il y a quelques mois, les gars ne m’ont pas trop dépaysé. Quoique les problèmes techniques liés à leurs costumes de scène en LED en auront probablement déçu plusieurs, détail habilement camouflé par un regain d’énergie de Max, le batteur.
À la fin, c’est un retour en dj set pour l’ami Cristóbal Cortes, qui introduit lui-même sa performance avec pour seule transition de fermer son laptop pendant un remix de Bronswick. Plus violent que les précédents dans son approche, il réussit à allumer la foule avec de bons rythmes soutenus et surtout une présentation de vj surprenante, mêlant ingénieusement mangas japonais vintage, de nombreuses vidéos de boules et des classiques de Youtube. Moment agréable à trasher, qui introduit la partie plus rave de la soirée.
Et c’est là que la transition vers le bizarre a commencé. Avec l’arrivée de Danger sur scène, la foule s’est majoritairement transformée en un groupe de Français criards et ivres, filmant sans arrêt le show avec des cellulaires, un irritant pour moi. C’est aussi là que la MDMA s’est répandue chez plusieurs et que le manque d’eau – parce que le bar n’en donne pas et vend des bouteilles trois fois le prix – s’est fait sentir. Bref, on avait un vrai rave devant nous, surtout avec l’arrivée des habituelles femme-chats, geeks de salon et gothiques assumés. Si la production du Parisien était parfois trop léchée et manquait un peu de punch, l’énergie du public compensait amplement.
Et le tout s’est vraiment amplifié intensément avec l’arrivée de Perturbator, dieu de la synthwave trash. Ça sentait la sueur à plein nez, avec des regards perdus un peu partout. L’abus de drogues en faisait tomber plusieurs, certains convulsaient un moment pour se relever et retourner sauter partout, d’autres ne semblaient pas comprendre ce qui arrivait. Au final, je me suis retrouvé à danser avec trois des gothiques, clairement drogués à fond, mais sympathiques quand même.