Half Moon Run

Sun Leads Me On

Indica

**1/2

halfmoonrun

Trois ans après Dark Eyes, les génies folktronica montréalais Half Moon Run reviennent voir leur public lors 4 soirs sold out au Métropolis le printemps prochain. Ils présenteront Sun Leads Me On, album à paraître ce vendredi.

Je vous gâche le punch: j’ai été déçu. Et c’est pas la traditionnelle excuse du «j’avais trop d’attentes pis là je suis désillusionné». Plus un cas de «ouin, ok, attendre trois ans pour ça…». La première écoute est surprenante, mais on sait pas vraiment si c’est dans le bon sens du terme.

Après une entrée americana sur Warmest Regards, l’auditeur se retrouve confronté à trois chansons pop simplistes, avec des solos tape-à-l’œil, mais complètement vides. À partir de Turn Your Love, on retrouve le groupe qu’on connaît alors que les percussions et la sono distinctives font un retour en force. Zénith émotif sur la chanson-titre, magnifique, qui conclut pas mal la partie intéressante de l’album. On entend ensuite une courte instrumentale au piano, totalement inutile et sans lien avec le reste, et une suite de chansons éparses. Le tout donne finalement l’impression d’un EP très bien ficelé qui aurait été placé en sandwich dans un paquet de chansons enregistrées en studio par un groupe trop sentimentalement attaché à ses pièces pour les scrapper au bon moment.

Alors que le Voir qualifie le virage électronique (subtil) et pop (plus présent) de Half Moon Run de «rafraîchissant», j’irai plutôt d’un «3 ans en retard» et renchérirai avec «éparpillé», comme on vient d’en jaser. Le band utilisait déjà des claviers sur son premier album, de façon discrète et efficace, mais là on se retrouve devant une overdose garochée sur certaines pièces (The Debt par exemple) et inexistante sur d’autres.

C’est dommage parce qu’autant Dark Eyes était génial et novateur, autant Sun Leads Me On témoigne plus du travail d’un band qui veut plaire à tous, incluant les radios commerciales, au risque de décevoir certains des fans déjà acquis. Et ils ne sont pas les seuls. Je pense ici à Metric, avec leur atroce Pagans In Vegas, ou aux Barr Brothers, deux groupes qui ont de la même façon sacrifié leur indépendance au profit d’une musique plus racoleuse. La nuance qui s’impose par contre, c’est que Half Moon Run n’a pas totalement rejeté ses racines. C’est l’entre-deux qui dérange le plus.

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