Le Festival Passovah s’ouvrait hier du côté du Théâtre Fairmount en laissant place à l’électro pop, qui remplit pas mal la programmation complète, avec Moonface et Miracle Fortress. Retour sur une soirée surprenante, dans pas mal tous les sens qu’on peut donner au terme.
Comme je ne connais pas trop les artistes présents durant la soirée, je dois vous avouer que c’est plutôt ma curiosité de découvrir le Festival Passovah, qui me convainc d’aller passer mon mercredi soir au Théâtre Fairmount.
En arrivant à la salle, je me retrouve plus dans une sorte de grosse foire que dans le bar-spectacle auquel je m’attendais. Partout, des exposants ont monté des petits kiosques, vendant des produits vraiment divers, au point où l’on peut retrouver un sex-shop entre un stand de beignes gratuits et un vendeur de barbe à papa. Perso, je saute plutôt sur l’arcade qui propose de jouer à Guitar Hero sur écran géant. Non, je ne manque jamais l’occasion de faire mon frais-chier en public en battant une couple de records « expert » au drum. Le temps d’aller m’acheter un peu de tartare de saumon et un taco au poulet sauce chocolat-jalapenos (le tout pour la modique somme de 5 $) et je vais m’installer pour profiter du premier de deux sets de dj de la très chill LA Foster. Juste à côté, une fille distribue gratuitement du Jameson. À ce stade, l’ambiance est vraiment frénétique, au point où je me fais même aborder par une fille. Comme j’ai une blonde depuis deux ans et une barbe de pouilleux, c’est digne de mention.
Moonface vient un peu calmer les ardeurs de tout ce beau monde avec sa musique pas mal plus contemplative qu’un atelier de confection de couronnes de fleurs (pour vrai, on se serait cru à Osheaga.) Très planant, le Montréalais revisite avec le public son vaste catalogue, qui passe autant pas ses compos solos que par ses collaborations au sein de Wolf Parade ou Frog Eyes, pour ne nommer que ceux-là. Le set se révèle finalement un peu inégal et marqué par des problèmes de sono sans cesse décriés par l’artiste. Quand t’es chanteur et que ton micro est vraiment fuck all fort, c’est ça qui arrive. Malgré tout, j’ai bien apprécié l’ensemble et le public était visiblement venu en grande partie pour lui. Pour preuve: la salle se vide littéralement à moitié tout de suite après la présentation de sa dernière chanson, une nouveauté exclusive et vraiment très belle.
Et c’est vraiment devant une salle très peu remplie, et qui continue à se vider peu à peu que Graham Van Pelt, leader du projet Miracle Fortress, se pointe en solo pour encore changer le mood du public. Loin d’être mauvaise, sa musique est pas mal plus dansante que celle de Spencer Krug juste avant. Le public réagit assez bien, reprenant un peu l’ambiance festive qui régnait au début de la soirée. Plus avare de paroles, Van Pelt prend au moins le temps de remercier l’organisation du festival de lui avoir donné la chance de jouer après Moonface, l’une de ses principales inspirations musicales. Quand à dire si ça transparaît vraiment, je mettrais un petit bémol, même s’il se situe vraiment dans la vague d’Holy Data et autres Wake Island. Beau moment, bien servi par sa musique qu’il exécute seul, contrôlant en même temps un micro, une guitare, un clavier, deux pads et un ordinateur: impressionnant le gars.
Ma soirée se conclut donc avec le set de Miracle Fortress. J’ai marché jusqu’à chez moi sous une petite pluie fine en écoutant du Alt-J, question d’assurer une continuité probante à l’offre musicale.