La saga Action Bronson s’est finalement terminée hier. Si l’on regrette, avec un léger soupçon d’amertume, qu’evenko ait plié devant une pétition signée en grande majorité par des gens qui ne connaissent aucunement l’œuvre du maître queux rappeur, on se doit de remercier le 10 cennes qui s’est retourné vers Mos Def pour le remplacement. À part ça, toute s’est passé comme il faut. Retour chronologique/problématique.
14h13 : On comprend finalement la vraie signification de la carte «blanche» à Karim Ouellet. De Loud Lary Ajust à Ariane Moffatt en passant par la suave Claude Bégin, tous ses invités ont effectivement des visages pâles.
15h04 : Petite promenade gaie dans les bois pour inspecter la faune osheagienne. Cette année, le twerk continue à faire des ravages, et cette dame se prête au jeu comme bon lui semble en faisant des graffitis sur un tableau.
15h38 : Action Bronson et ses «PROBLÈMES DE TRANSPORT» (façon polie d’ajouter de l’huile sur le feu en rappelant que, souvent, son poids l’emporte sur sa mobilité) nous forcent à redécouvrir le rappeur local Narcy. Pour le supporter : nul autre que Mos Def, l’un des grands princes du hip-hop américain. Habitué de donner des shows généreux de plus de deux heures, le rappeur doit se contenter d’une vingtaine de minutes. Dommage.
16h15 : Pierre Kwenders débute son spectacle avec une fougue incroyable.
Un peu clairsemée, la foule compense avec une énergie considérable, rehaussée par la performance de cet homme coloré qui ne regarde pas tout le temps vers la bonne place.
16h29 : Un peu plus tard, notre héros rejoint sa gang de génies pour poursuivre l’aventure. BRAVO!
16h49 : À quelques pas de là, une personne problématique décide de s’étendre avec sa couverture de 1232 mètres carrés, ce qui rend la circulation plus difficile. Watch ton back la prochaine fois bro.
17h02 : Le calcul le plus attendu de la décennie. Dormir 30 minutes durant un festival à 300$ qui dure 3 x 11 heures = une sieste à 4,55$. Pensez-y la prochaine fois.
17h13 : Vu qu’on va manquer Caribou ce soir (conflit d’horaire avec Kendrick oblige), on se console en regardant Daphni, son alter-ego, à la scène Piknic. Les incandescences house se propagent avec méticulosité, ce qui entraine une soif généralisée. Le défi: essayer de s’abreuver en évitant la marée terreuse. Les plus courageux s’essaient.
17h28 : Petit stop à la scène des arbres pour voir à l’oeuvre le jeunot Bishop Nehru. En l’attendant, on se rend compte qu’il profite déjà d’un beau public canadien.
17h44 : À peine majeur, le voici, le voilà. Très sage, il n’ose même pas pousser sa luck avec une cannette de bibinne en back-up. Y’a des traditions hip-hop qui se perdent.
18h39 : Après 20 minutes de gros flow, entrecoupées de mauvais mots comme «bitch» et «fuck» (où signe-t-on la pétition d’ailleurs?), Nas call son boy El-Nino pour une bonne tempête pluviale, qui rafraîchit tout, sauf les ardeurs d’un public conquis d’avance. Les imperméables se multiplient à vue d’œil, tout comme les rideaux de douche qui abritent des dizaines de personnes de la shot. Invité surprise de toute la journée, Mos Def monte sur scène.
Aucune photo à l’appui, histoire d’éviter d’acheter une poche de riz.
19h17 : À peine le show de Nas finit, le groupe punk Desaparecidos (curieusement formé par des membres de Bright Eyes) se donne corps et cou sur la scène de la vallée adjecente qui, somme toute, s’avère très mal placée/foutue. Très belle déCOUverte.
20h24 : Direction les grosses scènes pour le programme double percutant de la soirée : Weezer et Kendrick Lamar. En attendant, le gros business de verres réutilisables (incluant un 2$ de dépôt que beaucoup de festivaliers semblent oublier d’aller rechercher) se passe comme il faut. 38$ en 20 minutes.
20h59 : Ça se pousse abondamment pour avoir une place correcte, pas trop loin de Kendrick. Certains ont des méthodes plus audacieuses que d’autres pour arriver à leurs fins, notamment ce génie qui s’est muni d’une brouette pour avoir l’air de «travailler» ici et, ainsi, réussir à passer devant tout le monde. À certains moments, il se fait envoyer chier solide, mais garde le sourire.
21h39 : La folie Kendrick s’empare du parc Jean-Drapeau. Le rappeur californien est radieux et offre une performance à la hauteur. Naturel, il prend de longues minutes pour s’adresser à la foule qui lui envoie constamment des «We gonna be alright», ce qui le rend passablement ému. Pour faire changement, Mos Def monte sur la scène, et Kendrick lui lance des fleurs comme jamais, en le remerciant de l’avoir inspiré durant toute sa jeunesse. Des beaux moments à répétition.
23h08 : On attend que la file d’attente rapettisse pour se diriger vers le métro. Quelques génies font de même.
23h45 : Rencontre au sommet avec PY et Mélanie Maynard. Merci.