Collaboration spéciale
Catherine Cadotte X Francis Corbeil-Savage
Après avoir lancé son 2e album, Another Eternity, ce printemps, Purity Ring continue de surfer sur sa vague «future-pop» qui fait bien de l’écho. Une couverture internationale les fait rayonner, une tournée internationale est entamée; le duo canadien ne cesse de surprendre depuis son émergence en 2012. De passage à Montréal cette semaine, Megan James et sa voix mélodieuse ont pris le temps de s’entretenir avec Feu à volonté pour discuter de l’évolution de la formation.
Vous venez d’entamer votre tournée, comment est la réception du nouveau spectacle?
Les spectacles, jusqu’à présent, ont été merveilleux. Je suis assez surprise. Le public nous connaît, les gens dansent et ils chantent nos paroles! C’est vraiment agréable.
Corin et toi êtes originaires d’Edmonton, mais vous avez aussi travaillé à Los Angeles, Montréal et Halifax. À quelle ville vous identifiez-vous aujourd’hui?
Edmonton. On vient tous les deux de là-bas, on s’y est rencontrés et on y a grandi, on l’appelle toujours maison. On a trop voyagé et déménagé partout pour qualifier un autre endroit de maison.
À quoi ressemble la scène musicale d’Edmonton? Est-ce que la ville offre des repaires créatifs inspirants?
Edmonton est vraiment en effervescence dernièrement. Il y a quelques années j’aurais dit que c’est très petit, pourtant il y a eu tant d’artistes qui ont émergé de la scène d’Edmonton récemment! Il y a Faith Healer qui est douée et qui vient de sortir un album. Edmonton n’est plus petit comme avant. Il fait si froid là-bas et l’hiver est tellement long que les gens doivent danser ensemble pour se divertir (rires).
On vous avait connu en 2012 avec votre premier album Shrines, vous avez alors attiré l’attention avec votre future-pop, unique et alternative. De votre point de vue, comment votre son a-t-il évolué avec ce 2e album?
En terme de son, on s’est beaucoup ouvert. On a exploré beaucoup plus loin ce qu’on pouvait faire, pour plusieurs raisons. Par exemple le fait qu’on ait écrit cet album ensemble.
Pour votre 2e album, vous avez composé vos chansons ensemble pour la première fois. Le précédent album avait été imaginé et écrit à distance, via courriels. Quelle dynamique a apporté cette proximité dans la création?
Je pense qu’on a juste décidé qu’on allait être un vrai groupe, on s’est dit qu’on allait écrire notre musique ensemble au lieu de poursuivre l’expérimentation. Il suffisait de s’y dédier. Ça a définitivement contribué au son de cet album, juste parce qu’on communiquait sur chaque partie, pour être certain que c’était ce que nous voulions les deux. Ça a fini par sonné différemment parce que tout le processus a été différent. Pour les paroles, je pense qu’elles ont évolué involontairement. Ma vie est différente, donc le contenu est évidemment différent. Il le sera pour chaque album.
Sur Another Eternity, certains critiques musicaux vous ont reproché un virage pop très accessible. On comparait même vos chansons à celles de Katy Perry et Miley Cyrus. Qu’est-ce que vous répondez à ces commentaires?
(Rires). Je ne réponds habituellement pas à ces commentaires. Je crois que ce sont des commentaires un peu égoïstes. Il y a de la vérité là-dedans. Katy Perry, Miley Cyrus ou Taylor Swift font certaines chansons que nous aimons vraiment, mais il y a aussi beaucoup d’artistes locaux qui participent à ce que nous faisons. Ils viennent d’Edmonton ou du reste du Canada, ou encore ce sont certains groupes d’amis… Je veux dire, la musique indépendante qu’on adore est toujours présente. On a toujours voulu faire de la musique pop, depuis la première chanson qu’on a fait sur Shrines. Ce qu’on a aujourd’hui c’est l’idée la plus claire du genre de musique pop qu’on veut faire. Peut-être qu’on associe ce qu’on a fait au top 5 pop de Billboard à cause de notre forme A-B-A-B et parce que l’album est produit… Mais je crois que l’album nous représente bien, on n’a pas essayé de faire un album qui ne nous ressemble pas, c’est un album qui est sorti naturellement de nous.
Est-ce que l’objectif de tourner à la radio affecte le processus de création?
Pas vraiment… il y a des objectifs radiphoniques, mais l’objectif principal est de faire des pièces qui resteront dans la tête des gens. On commence par faire des sons qui nous restent dans la tête, et si on revient le lendemain et qu’on a toujours ce son en tête, on sait que ça fonctionne, c’est aussi ça la pop non?
Certains artistes n’aiment pas être associés à un genre musical. Est-ce votre cas?
Oui, assez. Ces associations te confinent à une boîte et c’est dur d’en sortir par la suite. Un de nos objectifs est de faire de chaque album un défi et quelque chose de nouveau pour nous. On ne veut pas répéter la même chose qui a fonctionné pour maintenir un rythme d’avancement de carrière par exemple. On préfère définitivement concevoir notre genre comme «future-pop», ça a un peu n’importe quelle définition. Comme je l’ai dit, la pop peut être à peu près n’importe quoi, tant qu’elle est accrocheuse. Et le futur est toujours incertain.
Vos performances live sont reconnues pour l’attention portée aux visuels sur scène. Dans quelle atmosphère voulez-vous plonger les spectateurs pour ce deuxième spectacle?
Nous avons un océan de lumières, une structure sur laquelle Corin peut jouer. Un peu comme ce qu’on avait avant, mais nous en sommes à notre troisième version. C’est dur d’être un band électro et de bien balancer la performance live. On ne peut pas s’installer comme on le fait en studio, car ce serait lent et ennuyant pour nous. Je veux être certaine de passer un bon moment et un cool show, et non me tenir avec un micro et un ordinateur… Ça a été super plaisant d’essayer de trouver un moyen d’incorporer les lumières avec les instruments, même de construire ces instruments lumineux dont on se sert pour jouer nos chansons. C’est principalement de là que vient l’inspiration; on veut exprimer nos chansons. On a une installation artistique provenant de l’Angleterre que Corin a trouvé… Ça avait été designé pour permettre aux gens de marcher à travers la lumière. Les artistes nous ont aidé à la rendre attrayante pour la scène. Je crois que c’est assez beau de loin!
Qu’est-ce qu’on attend prochainement pour Purity Ring?
Avec de la chance, on fera tout une autre fois! Un autre disque, une autre tournée, et encore. On a de belles collaborations qui s’en viennent pour des vidéoclips, mais pas de collaborations musicales à venir.
Purity Ring sera de passage au Métropolis ce soir (vendredi), en compagnie de Braids et Born Gold. Billets en vente via evenko.
Découvrez Faith Healer (Francis capote) ici.
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