C’est après une odyssée rocambolesque dans le Mile End que j’ai atterri, jeudi soir, au Théâtre Fairmount pour assister au show de Socalled, un méchant party à saveur de banjo frénétique, de marionnette sympathique et de bar-mitsva festif. Reconstitution.
Dans une ambiance lumineuse hyper colorée, on découvre le récent théâtre, jadis Cabaret du Mile End. Un beau stand pour prendre des photos de soi avec un carton grandeur nature de Socalled nous met à notre aise. Oh, comme ces surprises n’étaient pas à veille de finir.
On entend les premiers airs de Peoplewatching. Mais qui est-ce sur la scène? Ni plus ni moins que Pierre Perpall, king du soul québécois, révélant son sens du rythme inébranlable et son sourire plus grand que nature. Il est visiblement heureux d’être là. À ce stade, ça swigne pas mal, et la vie est un carnaval.
«Get the fucking banjo», envoie Socalled à on ne sait plus qui. Devant le saxophone qui fait vibrer la salle au complet, la foule se dandine, saute, tape des mains et soudainement, se recule de trois pas. Hé oui, la fanfare se déplace dans la salle, le temps d’un solo qui rend l’immobilité absolument impossible.
Plus d’un tours dans son sac
«Est-ce que vous êtes gelés bin tight?» lance judicieusement le génie. Soucieux de notre état d’esprit, il poursuit sa connexion avec la foule pendant Bootycaller. Comme de fait, la table est mise pour une chanson à répondre. «Pas besoin de stress pour une partie de fesses», chante notre Yves Lambert national, invité pour l’occasion. L’ovation est chaleureuse. On dirait que j’assiste à la pratique générale d’un show du 24 juin : on danse, ça saute, ça rit, et l’accordéon se fait aller par des grands airs funky. Le clavier aussi.
Théâtral, énergique et généreux, Socalled nous rassure sur les malheurs sentimentaux qui peuvent nous incommoder dans la vie. «You’re gonna be nice, you are gonna be ok», dit-il. Avec une soirée comme celle-là, mets-en!
Notre moral est bon, et le musicien continue ses envolées avec des jokes sur notre ville et nous confirme que les anglos peuvent savoir sacrer comme il faut. Quoi de mieux pour se remonter le Canadien! «Il faut acheter le disque… C’est quoi, 6-7$? 10-15$?… m’en criss», envoie-t-il génialement. En effet, l’achat de son denier album s’avère une très bonne idée même si on n’est pas certain du prix.
Bref, une performance électrisante et une maudite belle soirée.