La soirée était grisâtre pour un soir du mois de mai, un p’tit vent frisquet pis des probabilités d’averses de p’tite pluie douce. Ça me mettait dans le bon mood, une vibe de rock n’ roll un peu mélancolique.

Photo:Luxembourg Mobile
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Ayant le numéro du bassiste, Raphaël, je l’ai contacté pour une petite entrevue avant le show. Rapidement, on a setté notre rendez-vous très glamour. Par malheur, les gars soupaient dans un restaurant mexicain et c’était plus long que prévu, il fallait décaller le rendez-vous. Comme des vrais gentlemen, ils m’ont offert de les rejoindre. Étant un jeune bambin qui avait déjà soupé, 4 strudels aux pommes, et étant un peu intimidé de manger avec des gars qui composent de la musique que j’aime bien, j’ai refusé poliment. T’sais, des fois dans vie là, on est chez nous dans notre divan et on feel douillet plutôt qu’aventureux. J’ai donc décliné l’offre en me rendant au bar pour une heure plus tardive.

Je suis arrivé d’avance au Petit Campus, très d’avance: y’a fallu qu’un gars me débarre la porte. Je me suis promené dans la salle, j’ai fait comme si je vérifiais des affaires, question de pas me sentir trop con tout seul au bar.

J’ai ensuite poursuivi mon aventure à la table de merch.

J’ai vu leur choix de t-shirt de band et j’ai aimé ça. C’était hip et au goût du jour, mais pas trop, ça fittait bien avec leur musique, ça avait un certain steez et c’était pas trop destroy comme t-shirt.

Dans le genre que ma mère allait me laisser le porter à l’école en secondaire 3 et que la surveillante allait pas me dire: «ce chandail-là, tu le portes pu à l’école, c’est un avertissement, prochaine fois j’signe ta carte.»

En quelque part, j’me disais: mission accomplie pour Caravane. Ces gars-là cherchent pas à prendre la place qu’avait Children Of Bodom dans le top 5 des t-shirt les plus portés par les métalleux de la Rive-Sud, pis c’est ben correct de même.

Après 2 bières, j’ai reçu un texte de Raphaël, le bassiste de Caravane: «t’es où?»

Ni une, ni deux, je suis descendu sur la rue Prince-Arthur et j’ai rencontré mon nouveau BOY, Raphaël, bassiste pour Caravane (au cas où son rôle dans le band était pas clair pour vous encore, j’accorde une grande importance à votre compréhension des faits).

Pour ceux qui se le demandent, l’entrevue s’est bien passée nonobstant les gens qui nous interrompaient pour nous quêter des cigouilles.

BREF,

Je suis retourné en dedans, je me suis acheté un t-shirt (pour le montrer à ma mère et qu’elle soit fière que j’achète pu des chandails de Megadeth).

J’ai pris une autre bière et je me suis installé près de la scène.

Malheureusement, on était juste trois gars près de la scène et les autres personnes étaient gênées et restaient très loin en arrière.

Le guitariste et le bassiste, mon ami Raphaël, sont montés sur scène ajuster deux-trois trucs sur leurs amplis, pis tranquillement le show se mettait en place. J’commençais à être énervé, j’avais hâte (surtout que ça faisait 45 minutes que j’étais tout seul dans mon coin à boire).

Le show ouvre en force avec la même track qui ouvre l’album, Chien noir (nom de l’album en plus) Les premières paroles sont lancées: «Le rock n’ roll est mort».

Ce sont des paroles qui ont eu un certain impact parce que devant les quelques soixante personnes présentes pour un show de rock de qualité, force est de constater que Caravane n’a peut-être pas tort.

Les gens se sont tranquillement rapprochés de la scène, mais y’a fallu que le chanteur, Dominic Pelletier, demande à la foule:  «Soyez pas gênés, approchez-vous.»

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Le groupe a enfilé quelques chansons efficaces pour arriver à son gros hit: Maxyme.

Personnellement, j’aurais aimé les voir nous faire patienter pour cette chanson-là. Parce que les madames de la place étaient venues pour ça. Tout ce qui a suivi était donc un peu moins excitant . Par contre, la performance de leur hit était assez efficace. Pour la première fois, on sentait la foule 100% à l’écoute de ce qui se passait. Ça commençait à se dandiner là.

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Mon boy, Raphaël / Photo: Luxembourg Mobile

Le groupe a enchaîné avec un cover très habile de Electric Feel de MGMT. J’étais en train de me commander une autre bière, question de me prouver que j’étais un vrai rockeur t’sais. Efficace, assumé et habile, le cover a définitivement été un des moments forts.

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Le groupe a ensuite enchaîné les chansons de son album à un rythme effréné. Harmony RocketBriser ton CœurSaint-Raymond et Minuit. Si t’avais un peu écouté l’album dans ton Dodge Durango*, t’aurais trippé sur cet enchaînement-là.

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Photo:Luxembourg Mobile

Le show s’est terminé et j’avais l’impression que ça venait de commencer. J’en aurais pris pas mal plus, honnêtement.

En terme de prestation scénique, le band est rodé, connaît comment ça marche et ne fait pas de faux pas. Par contre, on aimerait les voir s’exciter un peu plus. Le chanteur est super charismatique et énergique, mais j’aurais aimé l’entendre nous jaser davantage. On a juste envie de le suivre dans son trip, il a tout le potentiel pour être une grosse vedette que Kevin Bazinet. S/O au drummer, j’t’ai trouvé pas mal bon man. Mon BOY Raphaël à la basse est efficace, mais j’aurais aimé le voir nous donner plus d’énergie sur le stage, même chose pour le guitariste principal, qui s’excite par moment, mais on sent qu’il se retient un peu. On sent que les gars sont heureux de jouer du rock et de faire un show, mais malgré tout, ça sort un peu statique et c’est dommage parce qu’ils ont tout ce qu’il faut pour faire lever la foule.

Je suis ressorti du Petit Campus, un t-shirt de fanboy en main et les oreilles pleines de bon rock n’ roll francophone.

La seule chose que j’avais en tête c’était: Bon, si Loud Lary Ajust peut remplir le Club Soda, pourquoi ces gars-là peuvent pas remplir le Petit Campus?

J’aime ben Loud pis Lary pis Ajust aussi, sont ben swell pis y’ont l’air smatt, mais Caravane a une drive et une audace qui fait du bien dans le paysage désertique du rock n’ roll francophone et c’est frustrant de les voir rocker la scène avec un public aussi petit.

J’ai juste hâte au 2e album et j’espère que les gens vont prendre la peine de l’acheter et de l’écouter dans leur Dodge Durango.

Selon Caravane, le rock n’ roll est mort, mais si je me fie à leur show et à la passion qu’ont ces gars-là pour cette musique-là, j’ai comme l’impression que ça pourrait bien revenir dans l’horizon musical québécois.

Les gars, j’m’excuse, mais j’pense que j’vais me fier à Neil Young pour l’état de santé du rock n’ roll:
« rock n’ roll can never die »

J’aimerais dédier cette chronique culturelle au merch guy de Caravane qui m’a fait rentrer au show secret aux Katacombes à 2 h du matin. C’était ben blood.

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Un Dodge Durango Google Image

 

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