C’est sous une bruine louche que je me suis dirigé vers le Ritz BPD, lundi soir, pour voir de quoi ça avait l’air Waxahatchee hors disque. Je n’y avais pas mis les pieds depuis la réouverture de la salle (RIP Il Motore) et j’étais curieux de voir à quel point ça avait changé.
Heureusement, arrivé sur place, j’ai retrouvé cette bonne vieille salle pratiquement intacte, voire revampée. À l’intérieur, un défilé de barbes, de coats de jeans et de Converse se mouvaient dans la salle agitée qui attendait impatiemment la venue de Waxahatchee sur scène. Bières à la main, les fans ont rapidement installé un engouement palpable.
Produite par Blue Skies Turn Black, la soirée promettait toutefois quelques entrées avant le plat principal. À 21 h 30, les premières surprises de la soirée ont pris la scène d’assaut.
THE MUSCADETTES
Arrivé fièrement pour nous balancer son surf-rock aux teintes pop, le groupe montréalais n’a pas attendu une seule seconde pour satisfaire les curieux. Le public visiblement venu pour de la musique moins «garrochée» a finalement trouvé son compte dans le répertoire plus percutant des Muscadettes. Malgré le fait qu’on avait parfois de la difficulté à dissocier certaines chansons les unes des autres, le public était comblé et on voyait les sourires se multiplier dans la salle à moitié pleine (ou à moitié vide, selon les pessimistes). Mention spéciale au gars à bretelles qui se dandinait à côté de moi comme s’il n’y avait pas de lendemain. Les chevelures platines des deux chanteuses ont également mis un peu de soleil dans la soirée grise. C’était réussi!
GIRLPOOL
De manière beaucoup plus timide cette fois-ci, Cleo et Harmony du duo californien Girlpool sont venues nous offrir notre dose de soft indie rock épuré. Armées seulement d’une basse et d’une guitare, elles nous ont notamment balancé des chansons de leur prochain album Before the World Was Big qui paraitra le mois prochain. Il y a eu quelques accrochages durant leur performance (dont une chanson interrompue, puis reprise), mais le charisme indéniable et le sens de l’humour des deux comparses nous les ont fait pardonner. Elles nous ont notamment confié adorer les couleurs variées de la salle, rien de moins!
WAXAHATCHEE
Les membres de Waxahatchee ont finalement foulé les planches du Ritz PDB à 23 h. Acclamée par une salle comble, la bande d’Alabama s’est lancée dans les pièces de son plus récent album Ivy Tripp paru le mois dernier. La frontwoman Katie Crutchfield sait ce qu’elle fait et est très à l’aise. Le son indie rock de la formation était bien ajusté au produit offert sur scène. La formule avec le groupe complet a d’ailleurs produit toute l’énergie que le public demandait. Salutations à la guitariste qui semblait être allé voler une tenue dans la garde-robe de Janine Sutto.
À la toute fin, à l’occasion d’un rappel, Katie est revenue seule sur scène afin d’offrir une performance épurée de trois chansons. Malgré l’absence de Breathless, l’excellent premier extrait du nouvel album, sa voix sincère et envoutante a complimenté sa guitare à merveille et a clôt la soirée en beauté. On aurait tout de même aimé la voir un peu plus vivante. Ceux qui ont manqué le spectacle devront se mordre les doigts jusqu’au retour de Waxahatchee dans la métropole!
Les hôtes de la soirée ont donc finalement offert une soirée agréable malgré quelques imperfections. Pour ceux qui sont intéressés par le répertoire de Waxahatchee, le nouvel album Ivy Tripp est disponible en magasins et en ligne. Le prochain projet du duo Girlpool, quant à lui, sera disponible dès le 2 juin.