C’est encore le folk qui gagne aux Francouvertes cette année. C’est la faute à qui si on se retrouve toujours avec un gagnant qui fait du folk? QUI? On se le demande. Chose certaine, le trio de finalistes 2015 ne contient rien qui sorte du cadre instauré depuis quelques années. On aime bien les finalistes, mais on a mal à notre diversité. Dylan Perron et Élixir de Gumbo, C-Antoine Gosselin et Émile Bilodeau accèdent à la grande finale 2015.
C’est avec le joli folk introspectif de Charles-Antoine Gosselin que la soirée a commencé. Par les cris féminins venant de la salle on sentait que la pamoison avait déjà envahi le public. Nous étions plusieurs pendus aux lèvres de Charles-Antoine Gosselin. Avec la même aisance que lors des préliminaires, il a offert ses pièces de manière posée, avec le talent émanant de sa longue expérience. Si on en était à notre seconde présence aux Francouvertes durant cette saison, nous avons toutefois reconnu les mêmes anecdotes d’influences musicales de Rush et de retraite musicale au chalet. En panne d’histoires nouvelles Charles? Il n’en reste pas moins que la musique, en soi, était absolument au point: une voix digne des plus grands et une maîtrise de son instrument vocale et guitaresque. C’est un univers qui nous garde captifs.
Doté d’une jasette on ne peut plus fluide, Émile Bilodeau a ensuite fait son entrée. Bien que l’on entende le manque évident de maturité dans les textes du jeune de 18 ans qui nous parle du cégep, on perçoit aussi un aplomb difficile à nier. Pas timide du tout et un peu déglingué à la Phil Brach, il ne s’excuse de rien, n’a pas de mise en scène particulière et que des textes à livrer. S’exprimant beaucoup entre les morceaux, il a d’ailleurs dédié une chanson à «ceux qui font de la musique sans que personne ne les connaisse»: «À ceux que ça leur dérange pas de faire un show à Natashquan et de dormir dans leur char.» Il a également remercié la foule d’avoir choké la première game des séries pour encourager la relève musicale. Émile Bilodeau s’est également démarqué comme maître incontesté de l’expression faciale saugrenue, comme en témoignent ces images d’hier:
Sa manière de sauter de la parole chantée au monologue ou aux questions envers la foule est très accrocheuse. Il a un humour spontané qui le rend attachant et sympathique. Reste à voir s’il saura créer un lien aussi fort avec le public du Club Soda, salle moins intime.
Samuele complétait le trio de la dernière soirée. Poésie choquante ou douce, folk rock ou folk posé, chant tout en nuance ou slam puissant… il n’y avait pas grand-chose qui n’était pas présent dans cette prestation. Cette fille maîtrise le poème comme les politiciens maîtrisent la bêtise. Son discours slam très engagé au sujet de l’austérité a soulevé la foule qui a applaudi durant de longues minutes. Avec une attitude et une voix à la Ariane Moffatt, elle a vite eu le public dans sa poche. Le mariage de l’éloquence et de la douceur est rare sur nos scènes. On en redemande s.v.p.
Le palmarès final des Francouvertes 2015:
1- Dylan Perron et Élixir de Gumbo
Voyez la grande finale des Francouvertes le lundi 11 mai 20h au Club Soda.