C’est devant une réplique de la dernière scène (où Marilyn Monroe prend la place du Christ pour livrer son corps à ses disciples) que je commande un trio deux hot-dogs, poutine en compagnie d’Alex et Étienne du groupe Caltâr-Bateau. On parle de leur nouvel album, La bavure des possessions, qu’ils lanceront le 29 avril prochain au Lion d’Or.

Caltâr-Bateau / Photo: Valérie Poulin
Caltâr-Bateau / Photo: Valérie Poulin

Poutine musicale

C’est près d’un an après la sortie de leur premier effort Verbal Boisson #7  que le septuor se presse de composer pour aller se recueillir dans la désormais mythique église de Farham qui appartenait jadis aux membres d’Arcade Fire. Animés par un désir de créer un album qui dépasserait le premier en terme de production, ils s’engagent jour et nuit pendant trois semaines à affiner leur son et peaufiner leurs idées de grandeurs: «On s’est vraiment grouillés à composer des tounes pour aller à la petite église en été; on a un ami qui travaille là (le réalisateur JB Pinard)», lance Alex, à coups de fourchette dans ses frites.

Le désir de marier plusieurs styles musicaux pour créer un amalgame unique est inhérent à l’envie de faire bouger les gens en show. Le produit fini reste une musique progressive où les pièces folks du groupe empruntent les couleurs de l’afro-beat, du prog et du rock. «Ça reste assez organique et joué tout en étant le truc le plus pop qu’on a fait à date, d’ajouter le chanteur du groupe. Quand les chansons partent c’est facile d’embarquer même si tu sais pas où ça t’emmène.» On se passera de métaphore sur les bateaux pour appuyer cette citation.

Le travail d’équipe

L’esprit de collectivité  est sans doute ce qui caractérise le mieux l’énergie de la bande qui fusionne jusqu’à mettre le feu lors de spectacles très courus. Et s’ils priorisent l’expérience musicale avant la facilité de mettre en place leurs projets, il reste que ce n’est pas fait sans sacrifices.

N’étant pas couvés par quelque label que ce soit, les membres voient à s’occuper de tous les aspects concernant l’autoproduction de l’album. Même s’ils relèvent le défi avec beaucoup d’archarnement, cette façon de procéder n’est pas une solution viable à long terme et revient à en avoir beaucoup sur les épaules. L’énergie investie dans l’aspect marketing gobe celle qui pourrait servir à créer et c’est alors qu’ils se retrouvent pris dans un paradoxe de liberté où leur droit de veto sur la manière de livrer leur musique leur coûte beaucoup de maux de têtes à force de se buter à des murs. «Certains festivals refusent de nous inviter parce qu’ils priorisent les ententes avec des groupes signés, explique Alexandre, mais on cherche à jouer partout pour leur montrer que c’est crédible.»

Pour ceux qui, en lisant ces lignes, se sentent appelés à vivre l’expérience Caltâr-Bateau, sachez qu’ils seront de passage à Québec le 29 mai et à Sainte-Hyacinthe le 26 juin prochain.

Pour ce qui est du nouvel album, on annonce que les fans du groupe seront sans doute comblés et les nouveaux auditeurs en appétit, car le nouvel opus La Bavure des Possessions, tout comme l’éventail de «toppings» de poutine de Chez Claudette, a de quoi plaire à toutes les oreilles attentives.

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