Yoan

Yoan

Productions J

****1/2

yoan

Il y a un an, la twittosphère québécoise a connu l’un de ses épisodes les plus sanglants de son histoire lorsque Yoan Garneau, 19 ans, a remporté la deuxième édition de La Voix pour l’équipe d’Isabelle Boulay. Les hostilités ont été lancées par ses détracteurs, prétendant qu’il ne savait pas vraiment chanter. Avec son nouvel album homonyme, le chanteur de Ferme-Neuve met de l’avant son attribut principal : sa voix grave.

L’équipe de Productions J et le réalisateur Rick Haworth ont mis les bouchées doubles pour faire vivre une expérience hors du commun aux auditeurs. Le travail de studio autour de LA voix du Québec en 2014 relève non plus de l’œuvre d’art, mais du manifeste philosophique en faveur du transhumanisme. Ce qui compte, c’est la couleur de la voix. Au diable l’intensité, aux poubelles le caractère humain; Yoan fera du country contemporain ou ne fera rien.

Il serait facile de dire qu’avec une voix aussi grave, le jeune chanteur pourrait atteindre des hauteurs inconfortables pour l’auditeur. C’est pourquoi notre cowboy favori ne se gêne pas pour grimper dans les octaves et se sortir de sa zone de confort. On peut remarquer ses prouesses dans des pièces comme Tu m’as manqué ou Goodbye Mother. Son registre aigu sonne poli, rond, presque machinal. Qu’importe si le tout sonne forcé – si l’on peut se passer de comparaisons scabreuses et scatologiques.

L’album homonyme du chanteur aborde des classiques du country, comme Good Hearted Woman de Waylon Jennings et Willie Nelson, en gardant les aspects modernes évoqués au-dessus. Il mélange bien le rétro et l’actuel, à la manière du premier site web que l’on peut retrouver sur Google en cherchant le nom de l’artiste.

De plus, on peut lui associer une filiation très claire avec le hip-hop contemporain grâce à sa sensibilité aux deux langues officielles canadiennes (quatre des treize pièces de l’album sont en français, les autres en anglais) et une capacité inouïe à s’entourer des bonnes personnes.

Les collaborations d’Isabelle Boulay et de Brett Kissel sont de très bonne qualité dans une esthétique traditionnelle du country, ce qui permet aux amateurs de trouver des points de repère tout en soulignant le manifeste transhumaniste de la performance de Yoan.

Si l’on dit que la différence entre le country et le western c’est que, dans un cas, le cowboy est assis sur un cheval et que, dans l’autre, il est debout à côté de son cheval, on peut affirmer que Yoan Garneau regarde son cheval dormir avant de le troquer contre un taureau mécanique.

Une réponse

  1. YOAN J’etais dans ton FAN. CLUB depuis que tu as gagner a ( LA VOIX

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