Troisième parution de la formation Le Havre, Sainte-Luce est un album ramassé et foutrement bien foutu qui, à ma grande surprise, est complètement passé sous le radar de pas mal tous les journalistes musicaux au Québec.

le-havre-sainte-luce(C’est pas mal pour ça que j’en parle en fait. Quand c’est bon faut que quelqu’un en parle t’sais.)

Mis sur la mappe par la chanson Translucide parue leur EP Lulibérine (2011) qui les voyaient émuler Karkwa et sonner post-rock/jazzy/planant comme la plupart des groupes formés de finissants en musique au Québec, Le Havre est revenu à la charge en 2012 avec son premier album, Au pire. Sans être un chef d’œuvre, il présentait des pièces folk/prog/rock qui comptaient sur des passages très intéressants (les 3 dernières minutes de Terrain vague, le riff du verse de Sous-sol, l’intro de Léviter de fatigue, la chanson Vieilles bribes). Par contre, ceux-ci étaient minés par des choix artistiques questionnables, autant au niveau sonore que visuel; voir pochette ci-dessous.

Puis, en ce début de mai 2014 est arrivé l’album SainteLuce, enregistré à Sainte-Luce-sur-Mer (d’où le titre) au chalet familial du leader du groupe, Charles-David Dubé.

Sur SainteLuce, les pièces sont concises, efficaces, pas de flafla. L’album forme un tout. Une belle petite collection de bonbons indie-rock aux relents jazz. Un régal pour mélomane.

L’album débute avec À rebours une ballade douce-amère qui aborde la séparation. Puis vient Makandrei (Marc-André prononcé avec un accent enfantin?) ainsi qu’Avant la bombe et son chorus imparable enrichi du clavier de Charles Richard-Hamelin. Ni un ni l’autre joue sur des nuances de rythmique haletante et de moments plus calmes en abordant de nouveau le thème de la séparation. Alors qu’arrive Séoul, une chanson construite en crescendo et basée sur un riff à la rythmique tortueuse qui est l’une des meilleures du disque.

Sur Nuit #2, Le Havre évoque Land of Talk alors que la voix d’Eugénie Boivin remplace celle de Charle-David Dubé. Nord-Sud est la chanson la plus « dansable » du disque alors que la section rythmique formée d’Oli Bernatchez et de Gab Prieur s’illustre particulièrement. L’album se clôt avec la chanson instrumentale Sainte-Luce qui pourrait quasiment être samplée par un rappeur amateur de beat vieille école.

Avec cet album, je crois que le groupe prouve son unicité sur la scène rock franco-québécoise et j’espère que cette critique permettra au groupe d’atteindre de nouveaux auditeurs. Ils le méritent bien.

Écoutez l’album Sainte-Luce juste là :

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