Six ans de silence radio… Voilà ce que Beck nous aura imposé entre les parutions de Modern Guilt et Morning Phase. À sa défense, ces six ans lui auront servi à diriger d’autres artistes en studio (et non les moindres : Thurston Moore, Stephen Malkmus & Charlotte Gainsbourg), revisiter des albums majeurs avec son Record Club et se lancer dans l’écriture de partitions musicales (Song Reader).  

Le 21 février, l’attente ayant atteint un point de non-retour, le lumineux Morning Phase aura frayé son chemin jusqu’à nos oreilles. Les comparaisons à Sea Change abondent déjà de toutes parts sur le web. Il faut dire qu’on y retrouve le même groupe de musiciens et que le père du chanteur (David Campbell) y signe encore une fois les magnifiques arrangements.

Revenons sur certains titres plus méconnus, qui auront coloré le répertoire de ce créateur phare des dernières décennies.

Beck – Rowboat (1994)

Avant d’ouvrir le deuxième volet (Unchained, 1996) des American Recordings de Johnny Cash, cette pièce aura surplombé un ramassis de titres du nom de Stereopathetic Soulmanure (Flipside, 1994). Un album aux fortes tendances folk et dont la parution aura devancé Mellow Gold de quelques jours. De tout ce qui aura été écrit à l’époque sur ces deux albums, une seule chose devra être conservée : un nouveau troubadour inclassable venait de se joindre à la parade.

The Jon Spencer Blues Explosion – Flavor (1994)

Emporté par une vague du nom de Loser, Beck aura néanmoins trouvé le temps de collaborer avec l’un trio les plus en vue du milieu des années 90. À entendre sa contribution à Flavor, on comprend qu’Odelay était déjà bien en gestation et que de grandes choses étaient à prévoir.

Beck – Halo Of Gold (1998)

Quelques années avant que le chanteur ne nous confirme son admiration pour Skip Spence dans le cadre du Record Club, il nous offrait cette relecture d’un vieux titre du défunt musicien canadien. En plus d’être la face b de Tropicalia, la pièce se retrouvait sur un album hommage qui devait souligner le trentième anniversaire de parution du mythique Oar.

Air – The Vagabond (2001)

Quelques années après avoir revisité le simple Kelly Watch the Stars du duo Air, Beck se joint à eux en studio durant les sessions d’enregistrement de 10 000 Hz Legend (Virgin, 2001). Émaneront de ces sessions, deux titres, dont le plus marquant demeurera The Vagabond. Incorporer de l’harmonica dans l’univers électro-kitsch de Air? Been there, done that…

Beck – True Love Will Find You In The End (2004)

Ok… Plusieurs ont célébré la St-Valentin il y a deux semaines… Alors pourquoi ne pas se montrer un peu sentimental et revenir sur une des plus belles chansons d’amour jamais écrites? Pour les besoins de The Late Great Daniel Johnston : Discovered Covered, Beck s’était joint à un super groupe de musiciens (TV on the Radio, Jad Fair, Tom Waits, Bright Eyes…) qui souhaitaient honorer le travail du toujours touchant Daniel Johnston.

Beck – Green Light (2009)

Record Store Day 2009 : Beck et Sonic Youth décident d’unir leurs forces le temps d’un split single. Pour l’exercice, les anciens collègues de DGC décident de se reprendre mutuellement. Alors que le quatuor new-yorkais galvanise Pay No Mind, Beck opte plutôt pour une approche minimaliste dans sa relecture d’un vieux tube d’EVOL (SST Records, 1986).

Philip Glass – Beck Rework – NYC: 73-78 (2012)

La pièce de consistance pour terminer le tout. En 2011, Beck se voit nommer curateur d’un projet qui a pour but de souligner le 75e anniversaire de naissance du compositeur américain Philip Glass. D’un album collaboratif (Amon Tobin, Pantha Du Prince, Tyondai Braxton…), le chargé du projet ressortira du lot avec cette retouche en toute subtilité.

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