Racine Carrée de Stromae devrait se retrouver dans la valise de tous les DJs. Il s’agit d’un excellent disque qui mélange la fête et la réflexion.
Après avoir soulevé les passions grâce à son tube intitulé Alors on danse en 2010, Stromae nous revient avec son excellent deuxième long jeu titré Racine Carrée. Avec cet album, l’artiste bruxellois nous convainc que le feu allumé avec son très bon Cheese (sa première galette) n’en était pas un de paille.
Sur Racine Carrée, Stromae – Paul van Haver de son vrai nom – propose une musique pop dansante de haut niveau. Mettant de l’avant un joli éventail d’instruments composé notamment d’appareils électroniques, de synthétiseurs, de guitare acoustique et d’accordéon, Racine Carrée propose de beaux arrangements. À titre d’exemple, la pièce Ave Cesaria (un hommage à Cesaria Évora, la chanteuse originaire de Cape Verde) compte sur un savoureux mélange de guitare acoustique et d’accordéon qui porte sur ses épaules une bonne partie du groove. Pour ce qui est de la voix de Stromae, celle-ci est juste. L’auteur-compositeur-interprète chante toujours à l’intérieur de ses capacités. Parfois davantage du côté du flot et parfois dans une livraison plus chantée, Stromae livre une prestation convaincante.
Et que dire des paroles et des sujets traités? Abordant notamment la parentalité (Papaoutai), le couple (Formidable (ceci n’est pas une leçon)) et les effets pervers potentiels du web social (Carmen), Racine Carrée contient quelques très belles paroles matures et un certain nombre d’observations plutôt justes. Papaoutai et Formidable sont des exemples de chansons qui recèlent de jolies observations.
Malgré que l’album soit ponctué de quelques compositions plus faibles (Moules Frites et Quand C’est), la grande majorité des compositions compte sur des partitions rythmées et drôlement efficaces. L’univers de Stromae est coloré et une grande partie de Racine Carrée est destinée aux planchers de danse. Déhanchements et hochements de tête assurés.
La réalisation se fait bien sentir sur le nouveau disque de la sensation belge. Cela dit, le long jeu profite d’un son propre qui a la qualité de ne jamais tomber dans la surenchère d’effets spectaculaires ou bien dans l’excès de glaçage trop sucré.
Le deuxième disque de Stromae est truffé de succulents verres d’oreilles. Les pièces les plus rythmées sont souvent les plus réussies. D’ailleurs, Ta fête, Papaoutai, Formidable et Humain à l’eau sont incontournables.
Je ne sais pas où vous en êtes de l’autre de côté de l’atlantique, mais ici (France – Nantes) c’est l’overdose.
Le titre Papaoutai tourne en boucle partout, et tout ce dont nous avons envie c’est que Stromae retrouve enfin son père pour nous épargner les tympans.
Les paroles lénifiantes et le bontempi répétitif sont devenus insupportables.