Entre des paroles romantiques susurrées et des rythmes entrainant et inspirés, Alex Nevsky reprend le monopole de nos écouteurs avec un second opus, Himalaya mon amour, en magasin le 27 août. À une semaine de son lancement au Festival de musique émergente, Feu à volonté s’est entretenu avec le chanteur envouté par ses voyages et envoutant par ses mots.
Lorsqu’on écoute Himalaya mon amour on entend les échos de certains sentiments amoureux. Est-ce que c’est un album qui parle d’amour?
Mes chansons ne s’articulent pas autour de l’amour. Les chansons vont au-delà de l’amour. Elles sont plus grandes que moi. J’ai essayé de traduire ce que je ressentais après avoir vécu des sentiments vraiment fort durant mes voyages, après avoir vu ou lu des œuvres marquantes.
Himalaya mon amour ça vient d’où ce titre-là?
C’est en référence à Hiroshima mon amour d’Alain Resnais, un texte de Marguerite Duras. C’est un film que j’ai regardé durant la création du disque. Ça a jeté les bases de la création de mon album. Je composais avec Mathieu Laliberté et cette histoire s’est amenée dans ma vie. La chanson qu’on avait entamée allait dans la même direction que cette œuvre-là qui m’a bouleversé… une quête éphémère, un amour impossible. Je vivais ce genre de relation impossible. Ce film m’a mis «sur le cul». Il est arrivé au bon moment. Himalaya personnifie toutes ces femmes pour lesquelles j’ai écrit des chansons.
Ça fait trois ans que tu nous as offert De lune à l’aube, ton premier album. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant d’offrir un nouvel opus?
J’ai tourné beaucoup. En tournée t’as pas le temps de composer. J’écris toujours, mais je fais beaucoup de choses en même temps. J’ai aussi voyagé énormément (14 pays). J’ai essayé de profiter des expériences que je vivais en voyage et en tournée. Je n’étais jamais dans un contexte où je pouvais me concentrer sur l’écriture d’un album. Je n’étais pas prêt.
Qu’est-ce qui t’as inspiré durant les moments de création?
J’ai vraiment été transporté parce que j’ai lu et ce que j’ai vu durant les trois dernières années. La bête lumineuse m’a été inspirée par le film du même nom de Pierre Perrault. Je me suis aussi laissé touché par des œuvres comme Pour la suite du monde de Michel Brault et Pierre Perrault. Ce sont des objets artistiques qui entrent en moi et ça se transforme. Les coloriés, ça vient du livre d’Alexandre Jardin. C’est une espèce de quête de liberté et de naïveté. J’aurai des mains s’inspire des poésies de Pierre Morency. Cet album c’est un peu moi qui essaye de vomir ce par quoi j’ai été happé. J’amène différents points de vue. Les chansons ne parlent pas de moi. Ce sont des histoires qui pourraient sortir de plusieurs bouches différentes.
Qu’est-ce qui distingue De lune à l’aube de Himalaya mon amour?
Ce sont d’autres poésies, d’autres femmes, d’autres arrangements. Pour moi, tout est différent. Je n’avais pas la même vision sur le monde lors de l’écriture de ce nouvel album. Je me suis planté beaucoup sur le premier et ça m’a servi pour le second. J’ai eu une implication sur tous les choix artistiques cette fois-ci. Il me ressemble plus. Je ne renie pas l’autre du tout, mais le plus récent est un portrait plus réel de qui je suis. Avant j’étais collé à moi et j’etais tanné de faire ces chansons en spectacle. Je voulais des chansons qui pourraient sortir de la bouche de n’importe qui d’autre, qui transposaient une vérité plus grande que la chanson.
Pourquoi avoir choisi de lancer ton album au Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue (30 août)?
C’est le plus beau festival du Québec. C’est aussi beaucoup de nostalgie, parce que j’avais lancé mon premier album là-bas et ça avait été une fête mémorable. Je lance aussi mon album deux autres fois : à Montréal (5 septembre) et à Québec (3 septembre). On sera six musiciens sur scène au lieu de quatre comme d’habitude alors l’énergie va être différente!
En avril dernier, tu as été le premier artiste canadien francophone à faire partie de la sélection officielle du Record Store Day. Pourquoi est-ce important pour toi de célébrer la musique indépendante?
Les disques ne se vendent plus. Il faut se serrer les coudes et continuer d’encourager les disquaires locaux. Quand on voit les efforts qu’ils mettent, on voit que ce sont des amoureux de la musique. J’adore le rituel associé au disque et le retour du vinyle. C’est tellement un bel objet.
Quels sont tes projets à la suite du lancement de l’album?
Une tournée après Noël. Je n’ai encore aucune date de confirmer à part le Festival Diapason le 25 octobre.