the-national-trouble-will-find-meThe National
Trouble Will Find Me

4AD
États-Unis
Note: 7/10

 

The National en est, déjà, à son sixième album. Après les très acclamés Boxer et Alligator et le superbe High Violet, le groupe a récemment avoué en entrevue qu’il n’était pas certain de continuer pendant encore cinq prochaines années. Si Trouble Will Find Me avait à être le dernier album du quintette de Brooklyn, on pourra dire que le dernier opus du groupe représente très bien sa carrière.

Trouble Will Find Me, c’est de la musique composée par The National, jouée par The National, pour les fans de The National. Rien de plus, rien de moins. Le groupe nage toujours dans sa zone de confort et quitte très peu les sentiers qu’il a lui-même battus. Dès I Should Live In Salt, on reconnaît la signature musicale du groupe : un indie rock profond et immensément introspectif. Le genre de musique qui s’écoute (probablement comme elle a été écrite d’ailleurs) au coucher du soleil avec un verre de vin (rouge, de préférence) à la main, en réfléchissant sur notre propre vie.

Le premier single Demons n’a pas fait l’unanimité chez bien des gens. Il est vrai que le morceau peut faire pâle figure dans une discographie qui inclut des bijoux comme Fake Empire, mais bien placée entre I Should Live in Salt et Don’t Swallow the Cap comme deuxième chanson du disque, il s’écoute sans problème.

Les critiques de The National ont toujours aimé affirmer que le groupe était monotone et que toutes leurs chansons étaient identiques. C’était défendable avec Boxer et sur High Violet. Avec Trouble Will Find Me, même le fan que je suis a eu besoin de deux ou trois écoutes avant de bien faire distinction entre certains passages. Particulièrement, Don’t Swallow the Cap, This is The Last Time, Graceless et Humiliation sont calquées sur le même brouillon, avec un roulement de batterie rock à l’avant-plan en compagnie du baryton de Berninger. On finit par différencier les morceaux, mais ça prend quelques écoutes.

Trouble Will Find Me se situe quelque part entre Boxer et High Violet, et montre que le groupe a trouvé sa vitesse de croisière. Les fans aimeront l’album, les détracteurs n’aimeront pas, et les neutres écouteront dans leurs moments les plus introspectifs.

À noter : la poésie de Matt Berninger, toujours aussi imagée à quelques exceptions près. Les « Remember when you lost your shit and / Drove the car into the garden / And you got out and said I’m sorry / To the vines and no one saw it » (I Need My Girl), « You didn’t see me I was falling apart / I was a white girl in a crowd of white girls in the park / You didn’t see me I was falling apart / I was a television version of a person with a broken heart » (Pink Rabbits) et « Graceless / Is there a powder to erase this? / Is it dissolvable and tasteless? » nous font rappeler pourquoi les albums sont vendus avec les livrets de parole.

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