Warp
Etats-Unis
Note : 8,5/10
Le supporter des Kings de Sacramento que je suis n’a franchement pas de quoi se réjouir ces dernières années avec des résultats en berne, c’est pourquoi les bonnes nouvelles sont rares et méritent d’être soulignées. Il y a quelques jours, la franchise a reçu la confirmation de rester à Sacramento et de ne pas s’exiler à Seattle. Pour fêter cela, il me fallait un groupe de Sacramento qui nous propose un album capable de faire tourner les têtes et les jambes. Fort heureusement, la bande de Nic Offer vient juste de sortir son cinquième opus intitulé Thr!!!er, en hommage bien sûr à l’album le plus vendu de tous les temps. Les petits protégés de Warp se sont entourés pour réaliser leur crime du producteur Jim Eno, le batteur de Spoon. Un bon mélange de funk et de pop pour faire appel aux dieux solaires, voilà la recette parfaite en ces temps moroses où humidité rime avec continuité…
Les deux premiers titres, Even When The Water’s Cold et Get That Rhythm Right, réchauffent d’emblée les coeurs. La basse aussi ronde que chaude nous rassure, l’ambiance est cool et le funk transpire par tous les pores de ces deux morceaux. Entre chœurs entraînants et saxophone surprenant (fugace réminiscence de Parov Stelar), on sent les zygomatiques se détendre et un semblant de sourire béat se dessiner sur nos visages. One Girl/One Boy nous ramène vers les plages ensoleillées où le sable brûle la plante des pieds, ça sent bon l’été avec toutes ces petites sonorités funky, les chœurs et la voix de Sonia Moore (ancienne choriste de MC Hammer). Pouvoir pop incontestable et zénitude, les petits Français de The Shoes ne demanderaient qu’à y ajouter une petite note plus électro. Fine Fine Fine se montre ensuite plus en contrastes, entre couplets plus sombres et refrains inspirés à 300% de MGMT, époque délires fluo et nonchalance prononcée.
Arrive alors l’ovni Slyd, morceau expérimental de house allemande auquel on aurait ajouté des chœurs féminins dignes de CSS et des rythmiques faisant honneur à la dance du début des années 90. Morceau aussi atypique que séduisant à 10 000 lieues de l’univers de One Girl/One Boy. Californiyeah (à qui on décernera la palme du titre mot-valise le plus cool de l’année) nous injecte en intraveineuse une nouvelle dose de funk mélangée au son de LCD Soundsystem. Et oui, vous aussi, vous ne résisterez pas à la tentation de chanter « ohhh yeahhh ».
Except Death navigue entre pop et funk, allez le name-dropping a pris possession de ma plume dans cet article et j’ai envie de réveiller le fantôme au chapeau dans ce morceau, Jamiroquai. À noter une fin plus instrumentale de haut vol avec un joli solo de guitare. Un Careful plus expérimental amène sur un plateau d’argent l’excellente Station (Meet Me At The), morceau déluré de rock électrique. Créature hybride entre la folie de Kasabian et le pouvoir rythmique d’Archive (single System en toile de fond) sur la fin.
Le soleil intérieur brille désormais de mille feux, ce Thr!!!er s’avère le meilleur remède contre ce froid ambiant. Avant de penser luminothérapie, pensez !!!.
Morceaux préférés: One Girl/One Boy – Slyd- Station (Meet Me At The) – Californiyeah – Even When The Water’s Cold