Castle Face Records
États-Unis
Note: 8/10
Comment ne pas se réjouir à l’annonce du retour du martien Tim Presley? Enregistré sous le label de son pote John Dwyer de Thee Oh Sees, le nouvel opus Cyclops Reap est sans aucun doute un peu trop près de son album double Family Perfume vol.1 & 2 sorti l’an passé. Il est normal de ne pas trop se perdre à l’écoute du nouvel album quand on sait que les onze chansons du disque sont en fait d’anciens morceaux de Presley qui n’avaient jamais été enregistrés. La formule, certes, on l’a déjà entendue à maintes reprises sur les albums antérieurs de White Fence, mais elle est gagnante et elle fait apparaître à chaque fois de belles surprises. Il est toujours aussi plaisant de se laisser bercer par la formule Presley : des synthés schizophréniques, des guitares trempées dans l’acide, des paroles complètement disjonctées sous une voix lennonesque et des rythmes qui changent sans préavis.
La recette de Presley est quelque peu modifiée sur certains morceaux. L’ajout de guitare slide change l’esthétique habituelle de White Fence. Sur To The Boy I Jumped In The Hemlock Alley, la guitare est simplement superbe, elle fait penser à celle de George Harrison, période All Things Must Pass. L’autre réussite de Presley est pour moi sa voix qui est beaucoup plus claire que dans le passé, je pense à la douce Only Man Alive. Il y a aussi l’introduction d’une petite voix qui accompagne la voix principale de Presley sur des morceaux comme Run By The Name et Trouble is Trouble Never Seen. Cette petite voix mystique qui donne l’impression d’entendre un troll à l’accent britannique tout droit sorti d’une forêt enchantée rajoute à l’effet sonore planant et étrange de l’artiste.
La prise de son laisse parfois à désirer, il faut dire que le mec ne jure que par son quatre pistes qu’il utilise pour enregistrer dans sa chambre. Encore une fois, les percussions minimalistes sont parfois un peu trop robotiques et ils n’accompagnent pas le reste à sa juste valeur. Enfin, il faut bien avouer que Cyclops Reap, c’est surtout un volume trois de Family Perfume, mais peu importe, c’est un bon album, bien mariné dans la sauce psyché,et sans avoir de titre sortant du lot, il reste le plus accessible des albums White Fence.