kurt-vile-wakin-on-a-pretty-dazeKurt Vile
Wakin on a Pretty Daze

Matador
États-Unis
Note: 7.5/10

 

Je me rappelle de 2010, époque où j’écoutais du War on Drugs à outrance. Je me rappelle de l’année suivante, où j’ai découvert la voix derrière le groupe en question, le ténébreux Kurt Vile. Et ce, grâce à l’album Smoke Ring For My Halo (Matador Records), album qui l’a mis sur la map indie.

Depuis la belle époque, l’enfant de Philadelphie s’est construit une solide base de fans, venant de divers horizons alternatifs et s’ajoutant à ceux de la première heure – ses débuts (Constant Hitmaker) en 2008. Sur Wakin on a Pretty Daze, nouvel opus de l’artiste, il nous vient fallacieusement l’envie de dire que Vile a renouvellé son art, s’est aventuré vers des contrées inconnues, a réinventé son lo-fi, s’est rallié un nouveau public…

Mais non. Même si quelques explorations sonores se font sentir ci et là – les claviers sur Was All Talk– l’essence reste très Kurt Vilien. Sans radicalement s’éloigner de ses travaux précédents, il s’agit malgré tout de son projet le plus ambitieux à date.

Sur ce cinquième opus, le grand garçon filiforme aux cheveux longs nous invite encore une fois à l’introspection. Le tout s’ouvre sur Wakin on a Pretty Day, le genre de pièces qu’un Bill Callahan ou un Neil Young aurait pu facilement écrire. Ici, les chansons sont longues, tantôt lentes, tantôt rythmées. Des morceaux comme Kv Crimes, Girl Called Alex et la très longue, mais excellente Goldtone (10  minutes!) saisissent bien cette latence. On s’imagine l’écouter quelque part en juillet, sous un soleil tapant, quand tout semble au ralenti. « I wanna live all the time in my fantasy infinity » , chante-t-il sur Girl Called Alex. Et on le croit.

Wakin On A Pretty Daze est l’album qu’on écoute du début à la fin, sans pause, de peur de n’en perdre la moindre subtilité. C’est le genre d’album qu’on réécoute parce qu’il y a FORCÉMENT un autre détail près qui nous a échappé. Il se lit (s’écoute) à la manière d’une séquence visuelle (sonore). Tout coule, chaque chanson s’enchaîne avec une logique musicale sans pareil. On n’est pas loin de Smoke Ring For My Halo, mais on peut quand même saluer l’audace du résultat final.

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