Vondelpark
Seabed

R&S Records
Royaume-Uni
Note: 9.5/10

Après Darkstar, c’est au tour de Vondelpark d’effectuer un tournant à 180°. Avec Seabed, le groupe, qui faisait généralement dans le house du genre Disclosure, arme sa musique électronique de sonorités indie rock plus organiques. Ce n’est pas la première fois que R&S Records sort des confins du house et du techno pour sortir un tel album ou EP. Le label belge avait notamment misé sur James Blake dans le passé.

Seabed accroche dès les premiers instants. Le rythme lent et séduisant de Quest, suivi de Blue Again, qui semble tout droit sortie d’un mix de Kruder & Dorfmeister, dévoile l’architecture de l’album de façon très élégante. Au fil des chansons, le titre Seabed et la couverture, démontrant une ombre munie d’un bec d’oiseau au fond le l’eau, se marient progressivement à la musique. L’atmosphère est à la fois étrange et aquatique. La voix devient un instrument comme les autres. Ces jours-ci, le house est souvent garni d’extraits vocaux intégrés à des synthés, mais dans le cas de Vondelpark, les paroles (souvent peu compréhensibles) desservent d’abord l’ambiance. La pièce Come On le reflète bien. Le tout est coordonné à la manière de Cocteau Twins à son meilleur.

California Analog Dream nous amène ailleurs. Ce fut le premier morceau rendu disponible avant la sortie de l’album. C’est aussi le morceau le plus conventionnellement indie rock. Closer et Seabed retournent à la forme (heureusement). L’intro de Seabed, où des voix s’entrelacent progressivement avant de se précipiter dans un tourbillon sonore, est particulièrement intéressante. L’avant-dernière pièce Bananas (On My Biceps) donne un peu de couleur (jaune ?) à l’état parfois dépressif (mais toujours bien exécuté) de l’album. À ce moment, on sent la fin arriver et Outro For Ariel conclut Seabed de belle façon avec un petit 3/4 bien ficelée.

Avant Seabed, je n’étais moi-même familier qu’avec le titre Camels présent sur la compilation IOTDXI assemblée par R&S Records en 2011. Le groupe n’est aujourd’hui plus « DJ-friendly » et c’est pour le mieux. Les avis restent tout de même partagés. Resident Advisor donne un 2.5 sur 5 et une critique plutôt négative à Vondelpark pour Seabed tandis que Dummy décerne au disque le titre d’album de la semaine. En définitive, Seabed est un album qui m’a fait arrêter d’écrire pour écouter, encore, encore et encore, et admirer sa quasi-perfection. Vous trouverez en Seabed le compagnon idéal à Overgrown de James Blake pour passer une soirée bien mélancholique.

 

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