Depeche Mode
Delta Machine 

Columbia/Mute
Royaume-Uni
Note: 6.5/10

 

En terme de musique alternative, Depeche Mode est synonyme de qualité. Dans leur vaste répertoire, il y a de ces albums avec beaucoup de hits (Black Celebration, Music for the Masses) et ceux avec un peu moins de hits (tout ce qui suivit le magnum opus Violator). Mais, somme toute, la musique reste toujours bonne et, à moins de simplement ne pas aimer, l’envie de skipper un morceau ne nous prends pratiquement jamais. Delta Machine nous fait revisiter encore une fois ce son sobre, sombre et détaché développé par le groupe durant les années 1990.

L’album débute en douceur. Une série de coups de synthé et de percussions se succèdent progressivement et introduisent la voix de Martin L. Gore. Le chanteur n’a pas perdu de son charme. Welcome to my World, première chanson, rappelle sans contredit World in My Eyes (Violator) par son titre et ses paroles. Il s’agit d’une nouvelle invitation dans le monde autant entraînant que déprimant de Depeche Mode. Avec Angel, second morceau, le groupe nous offre un blues new-wave garni de quelques élans punk. La troisième piste, Heaven, fut le premier simple (suivi d’un EP contenant plusieurs remixes) tiré du nouvel album. Étonnamment, Heaven n’est pas nécessairement un moment fort de Delta Machine. En fait, la pièce est une ballade peu envoûtante qui ne fait que rappeler le vieux Depeche Mode.

Le rythme s’accélère avec Secret to the End. La chanson rappelle également le vieux Depeche Mode, mais il s’agit ici d’un bon morceau. Le vieux fait place au nouveau avec My Little Universe où le caractère plus expérimental de l’instrumentation rends le tout très intéressant. Slow surprend aussi. Depeche Mode opte encore pour un blues, mais plus rugueux que Angel cette-fois-ci. Éventuellement, les chansons se suivent et le ton devient répétitif. La chanson de fin, Goodbye, ne donne pas envie d’en avoir plus. Alone se démarque quelque peu du lot par son rythme plutôt rapide. Certains morceaux de la version officielle de l’album auraient pu faire place à d’autres morceaux disponibles seulement sur la version deluxe. Happens All the Time, qui est pourtant un excellent morceau, ne se retrouve que sur la version deluxe.

Avec Delta Machine, Depeche Mode ajoute quelques petits ingrédients à sa recette déjà gagnante. L’album n’a rien d’impressionnant, mais demeure satisfaisant, même pendant certains moments où les instrumentations deviennent répétitives. Comparativement au Wrong (tiré de Sounds of the Universe) paru en 2009, le simple Heaven est plutôt fade. Heureusement le remix de Blawan lui rends justice et recontextualise quelque peu Depeche Mode dans l’ère électronique actuelle. L’album se mériterait au moins un 7, mais puisqu’il s’agit ici de Depeche Mode et que le groupe innove peu, ce 7 devient un petit 6.5.

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