Les Soeurs Boulay
Le poids des confettis
Grosse Boîte
Québec, Canada
Note: 8/10
Prenez les mots des Sœurs Boulay, leur poésie féminine, leur charme de fleur de peau et leur musique épurée et essayez de ne pas avoir les yeux mouillés. Dur dur de trouver des lacunes à cet amalgame idéal : Mélanie et Stéphanie Boulay nous placent à mi-chemin entre le moment où une chanson nous fait sourire et le moment où elle nous fait pleurer.
2012 a été riche en succès pour les sœurs gaspésiennes. Un premier EP en février 2012, une victoire aux Francouvertes et plusieurs apparitions publiques plus tard, Le poids des confettis témoigne d’un apprentissage immense auprès des meilleurs et d’une réflexion artistique entière. Ce premier album nous donne envie de dire que le GAMIQ (Gala alternatif de la musique indépendante du Québec) ne s’est pas trompé l’an dernier en leur décernant le titre de « nouvel artiste au plus grand potentiel ».
En osant demander à Philippe B de réaliser leur album, les sœurs ont mis toutes les possibilités musicales de leur côté. La collaboration de Stéphane Lafleur (Avec pas d’casque) s’entend aussi de loin. Les rythmiques lancinantes des pièces Ôte-moi mon linge et Ton amour est passé d’mode semblent tout droit sorties d’Astronomie, mais nous serions fous de nous en plaindre. Notons également la collaboration de certains acolytes de Pierre Lapointe : Josiane Hébert (harmonium) et Guido Del Fabro (mandoline).
Quatre des cinq pièces du EP sorti l’an dernier se retrouvent sur l’album, maintenant peaufinées et arrangées. On adore les mots de Mappemonde dans lesquels on se retrouve si facilement : « pense à moi sans compter les jours/sans compter les tours de mon cœur qui vire dessour ». Les pièces sont si intimes et universelles que, lors de l’écoute, on se sent un peu comme devant un album de photos et une vieille boîte à souvenirs : c’est réconfortant, mais ça mouille les yeux. T’es pas game nous fait sourire, alors que Sac d’école nous touche: « j’ai pus d’amour pis pus d’maison/j’check les apparts d’la rue Masson/ j’ai mis ma vie dans un sac d’école/mais j’ai pas appris ma leçon ».
Une émotion pure est jetée sur la musique comme une tonne de briques. Des rimes tristes et candides, de recherche de bonheur et d’amour incomplet. Les mots sont peints sur un folk de peu de sons… souvent une guitare et un ukulélé suffisent. D’autre fois, Philippe B joue sur des bouteilles de Grand Marnier (Lola en confiture) ou il « varge dans le mur » (Par le chignon du cou), mais le silence est régulièrement comblé d’un simple sifflement. Stéphanie et Mélanie Boulay nous offrent un doux répit de début de printemps : deux cœurs d’enfants qui fragmentent leur quotidien sur des mélodies qui font du bien. À écouter sans modération!
Les Sœurs Boulay se produiront à guichet fermé au Théâtre Sainte-Catherine, à Montréal le 3 mai prochain. Elles reviendront, cette fois au Club Soda, le 21 juin après une petite tournée au Québec.
Leur lancement de type 5 à 7 aura lieu ce soir, 26 mars, à La Tulipe. C’est gratuit et ouvert à tous!