We Are Wolves
La Mort Pop Club
Dare to Care [2013]
Canada
Note: 8/10
Ce qui est récurrent avec la plupart des groupes qui commencent en force, c’est qu’ils finissent par s’adoucir un jour. C’est comme la loi de la gravité; tout ce qui monte finit par redescendre à un certain moment, à un certain lieu. C’est un peu ce qui s’est passé avec le dernier album de la formation montréalaise We are Wolves. Reconnu pour leur son craché sans artifice ni réserve, le trio post-punk nous offre La Mort Pop Club, un quatrième album moins solide que les précédents, mais qui rassasie tout de même les ardeurs des plus fervents.
Si l’on s’amusait à faire des jeux de mots douteux, on pourrait même dire que les loups ont perdu leur agilité d’antan. Ou encore qu’ils n’avaient plus assez de dextérité dans les pattes/jambes pour attraper leurs proies. On comprend le concept.
Mise en contexte: les trois loups (s’cusez), Alexander Ortiz (chant, guitare, basse), Vincent Lévesque (chant et claviers) et le nouveau venu Pierre-Luc Bégin (batterie) ont pris leur temps lors de la réalisation de cet album; quatre ans au total. Le petit dernier était donc très attendu.
Le titre de l’album l’annonce, la mort est pop club. Sans nécessairement avoir pris le virage pop facile typique, le nouvel opus de We Are Wolves est effectivement plus mélodique même si un côté plus brut se fait sentir. Le groupe se lance dans quelques explorations sonores, certes, mais garde tout de même son esthétique propre. Quand on pense aux albums précédents comme Non-stop je te plie en deux (2005), marqué par des distorsions extrêmes – un genre de «bric-à-brac» garroché en pleine face – on comprend mieux le clash.
La Mort Pop Club est peut-être moins rentre-dedans que ce à quoi We Are Wolves nous a habitués, mais il n’en est pas moins complet. La troupe à Ortiz a misé sur l’exploration de différentes facettes musicales. Un son à a fois dance et punk des années 80 – grâce aux synthétiseurs omniprésents – couvrent ainsi la majeure partie de l’album. Un côté très Breastfeeders se fait même sentir sur la pièce, Night; alors que l’ambiance vire plutôt très (trop) indie-rock lorsqu’on s’attarde sur la chanson Voices.
Au final, l’influence des années 80 est indéniable ici. La pièce Snake in the Sand pourrait à elle seule servir de pièce maîtresse à l’album, tant sa facture sonore ressemble n’importe quelle chanson type tirée de la belle époque.
Si les membres de We Are Wolves roulent leur brosse depuis déjà longtemps sur la scène alternative montréalaise, il est donc logique qu’ils s’assagissent au fil des années. Disons qu’à date, ils vieillissent plutôt bien. Très bien même. Un B+ pour la forme.