Wave Machines
Pollen

Wagram
Angleterre
Note : 8.5/10

La petite sensation de ce début d’année s’appelle…  (roulements de tambour factices, car tu as déjà la pochette de l’album sous les yeux) Wave Machines et son second album Pollen. Wave Machines est un quatuor originaire de Manchester mené par le leader Tim Bruzon, qui avait sorti son premier opus intitulé Wave If You’re Really Here en 2009 – album que je ne connais pas et que je vais me faire un plaisir d’écouter après avoir achevé cette chronique. Pour finir de dresser la carte d’identité de Pollen, étape jamais franchement palpitante, mais quelquefois fort utile, on précisera que cet album est produit par Lexx qui a œuvré entre autres pour Goldfrapp, Bjork et Arcade Fire.

Quid de la musique de Wave Machines? De la pop tout en contraste piochant avec envie dans l’électro, une belle voix aussi sombre qu’elle est capable d’être davantage dans les aigus. Quelquefois grave et anxiogène, quelquefois douce et éthérée, la musique de Wave Machines est avant tout particulièrement touchante et diversifiée.

Counting Birds commence en douceur sur une voix scandant des paroles suaves avant une rupture brutale du morceau au bout de 40 secondes, le son devient âpre, la voix plus sombre. Un morceau vénéneux au refrain addictif qui m’évoquerait sur la fin un Get Well Soon proposant un son plus glacial – oui bon d’accord cette comparaison n’est pas des plus évidentes, mais j’ai l’impression de percevoir l’univers plus noir de Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon. Ill Fit change d’atmosphère, se voulant plus pop avec des sonorités électros assez psychés qui accompagnent une voix plus aiguë. À l’écoute de ce morceau, j’ai l’impression  d’écouter une créature hybride née des influences de Calvin Harris (époque I created disco) et de Mylo, mais qui aurait mis aussi ses doigts dans la prise de Wild Beasts. En tout cas c’est fruité, frais et ça contraste très sérieusement avec le morceau d’ouverture. Après I Hold Loneliness, version assez kitsch de Metronomy qui n’est pas forcément le choix de single le plus judicieux, Blood Will Roll s’impose comme le meilleur titre de l’album. Voix grave, basse et batterie particulièrement convaincantes, refrain plus pop, le résultat n’est pas sans me rappeler The Hundred in the Hands par ce jeu de contraste parfaitement maîtrisé.

Home prolonge le niveau élevé avec des sonorités plus anxiogènes et une montée en puissance finale assez bien sentie avant un nouveau temps fort de l’album avec le titre éponyme Pollen qui traite d’un sujet douloureux, à savoir la mort de travailleurs chinois pris dans la vase de la baie de Morecambe en 2004. Ce titre délicat brille par son orchestration tout en retenue, entre cordes et cuivres. Un joli brin de douceur qui sur la fin du morceau n’est pas sans m’évoquer les magiciens islandais de Sigur Ros, c’est dire la qualité et l’émotion du titre… Unwound marie parfaitement la voix de Wild Beasts avec les sonorités de Metronomy pour un résultat efficace, Walk BeforeI Run reste très calme et linéaire, Gale s’avère plus complexe avec son orgue imposant. Enfin le mérite de refermer ce très bon album revient à Sitting in a Chair, Blinking, morceau aussi sobre que sombre confirmant que Wave Machines excelle davantage dans les atmosphères obscures.

Je crois qu’il n’y a plus rien à rajouter à ce panégyrique évident, ce Pollen trônera très sûrement dans mes meilleurs albums électro-pop de 2013 et il ne vous reste plus qu’à aller le butiner expressément, sans courir le risque d’une allergie auditive.

Morceaux préférés: Blood Will Roll – Counting Birds – Pollen – Sitting in a Chair, Blinking

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